La Jamaïque veut passer du stade de pays en développement à un pays développé, quid d’Haïti ?
Les autorités jamaïcaines ambitionnent de relever la Jamaïque au rang de pays développé, à travers des politiques économiques qui visent la croissance et la prospérité, c’est ce qu’on a pu conclure d’un dernier article paru hier lundi dans les colonnes du journal jamaïcain, Jamaica Observer.
En effet, le premier ministre jamaïcain, Andrew Holness, le président du Conseil de croissance économique de la Jamaïque, Michael Lee Chin, et le vice-président du Conseil, Nigel Clarke, se sont réunis hier à l’auditorium Courtleigh à Kingston pour le lancement et la signature de la déclaration devant officialiser le Conseil de croissance économique qui va définir les politiques stratégiques de croissance pour la Jamaïque.
Selon, M. Chin, le rêve c’est de faire de la Jamaïque une place où le mérite est le seul déterminant du succès. De son coté, le premier ministre jamaïcain a fait savoir que le rôle du gouvernement est de faciliter la croissance que le pays est en train de réaliser. A rappeler que les prévisions tablent sur une croissance de 1.8% de l’économie jamaïcaine pour 2016.
»La croissance économique vient du secteur privé et le rôle du gouvernement est de faciliter cette croissance » a martelé le numéro 1 jamaïcain hier lundi en marge du lancement du Conseil de croissance économique. Pour sa part, le président du Conseil, Michael Lee Chin, qui est un grand businessman jamaïcain, avance que la Jamaïque rempli toutes les conditions pour recevoir des investissements.
Parlant d’investissement, il faut dire que la Jamaïque est le 3ème plus grand récepteur d’investissements directs étrangers (IDE) dans la Caraïbe, derrière la Trinidad and Tobago et la République Dominicaine. En fait, selon la CEPAL, en 2015, la Jamaïque a capté 794 millions de dollars américains en termes d’IDE, contre 1.2 milliards pour la Trinidad et 2.2 milliards pour la République Dominicaine.
La Jamaïque veut devenir un pays développé. La Jamaïque a longtemps terminé avec ses élections et parle maintenant de croissance économique, du rôle de l’Etat dans la facilitation de cette croissance et du rôle du secteur privé jamaïcain dans la création de richesse dans le pays. Alors que nous autres en Haïti, nous parlons malheureusement encore d’élections, depuis plus de 12 mois, nous parlons de cyclone, d’inondations, de pertes en vies humaines, de dégâts et de la mauvaise gestion de la situation post-Matthew.
De toute façon, on ne peut pas espérer une amélioration de la situation politique, économique, sociale et environnementale du pays dans un tel contexte difficile, d’où la nécessité de réaliser des élections acceptables dans un plus bref délai pour stabiliser le pays et définir de nouvelles stratégies de développement national et surtout de réponses efficaces à ces millions de personnes victimes des récentes catastrophes naturelles qui coûtent très chers à l’économie haïtienne.
Riphard Serent, MPA
Economiste
Radio Vision 2000