Mise en œuvre de l’accord de Paris sur le réchauffement climatique sans la contribution d’Haïti

Pendant qu’Haïti était en train d’être frappé de plein fouet par l’Ouragan Matthew, qui n’est autre que la manifestation des changements climatiques, le parlement européen se statuait eux-mêmes sur cet accord international sur le réchauffement climatique, ce phénomène qui est devenu l’un des plus grands défis auquel confronte  l’économie mondiale ces dernières années.

En effet, le parlement européen a approuvé, mardi dernier 4 Octobre, l’accord de Paris sur le réchauffement climatique, œuvrant ainsi à son entrée en vigueur imminente. Après les USA, la Chine et l’Inde, les trois principaux pollueurs de la planète, l’Union européenne va pouvoir notifier sa ratification à l’ONU dans les jours à venir.

Le secrétaire générale sortant des Nations Unies, Ban Ki-moon, a salué la contribution du parlement européen qui s’est montré très coopératif dans les efforts mondiaux visant à contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2 °C par rapport au niveau préindustriel.

Il faut rappeler que l’accord de Paris ne pourra prendre effet que si 55 pays émettant ensemble 55 % des émissions globales l’adoptent. Pour le moment, 62 pays l’ont ratifié, mais ils ne représentent que 52 % des émissions. Le total des ratifications déposées franchirait ce seuil avec les dépôts prévus des ratifications de sept pays de l’UE (Allemagne, Autriche, France, Hongrie, Slovaquie, Malte et Portugal).

Dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord sur le réchauffement climatique, il faut dire que les UN dispose d’un organisme financier, dénommé  »Le Fonds verts pour le climat »,  avec un budget de 10.2 milliards de dollars, et qui a pour objectif de réaliser le transfert des fonds des pays les plus avancés à destination des pays les plus vulnérables.   La région de l’Amérique Latine et des Caraïbes détient 217 millions de dollars de ces fonds pour réaliser  des projets d’adaptation aux changements climatiques, ce qui devrait permettre de limiter les dégâts causés par le phénomène, manifestés par la sécheresse, des cyclones, des tempêtes, etc.

Haïti pourrait avoir du mal à accéder à ces financements; nous affichons jusqu’ici un comportement de pays non-coopératif pour n’avoir pas ratifié cet accord de Paris sur le réchauffement climatique lors de la séance en Assemblée Nationale du Lundi 12 Septembre dernier.

Cet accord international pourrait être mis en vigueur sans la contribution d’Haïti, un mauvais signal à nos partenaires internationaux, même si Haïti n’est pas un grand pollueur. C’est également un mauvais signe pour nous autres qui sommes déjà très vulnérables face aux conséquences des changements climatiques ; les récents dégâts de l’Ouragan Matthew dans le Sud, la Grand’Anse et dans les Nippes en témoignent.

Riphard Serent, MPA

Economiste

riphardserent@gmail.com

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