Haïti n’a pas ratifié l’accord mondial sur le climat, un mauvais signal à nos partenaires internationaux

Si Haïti n’est pas arrivé à ratifier hier soir l’accord mondial sur le changement climatique, à cause de l’irresponsabilité de quelques sénateurs, le Brésil lui même l’a fait hier lundi, rejoignant en cela les Etats-Unis et la Chine qui avaient déjà ratifié cet accord le 3 septembre dernier.

 Beaucoup de grandes économies comme le Brésil, le Canada, la France, l’Indonésie et le Japon s’étaient déjà engagées à ratifier un tel accord qui vise à contenir le réchauffement climatique sous le seuil critique de 2 voire 1.5°C par rapport au niveau pré-industriel.

Il faut dire que l’accord de Paris sur le réchauffement climatique, qu’Haïti n’a pas ratifié hier, a été formellement signé par 180 pays, mais chacun doit ensuite ratifier le texte, selon leurs propres modalités (vote au parlement, décret, etc..). Il faut la ratification d’au moins 55 pays représentant 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) pour que  le traité entre en vigueur. L’ONU avait indiqué qu’à la date du mercredi 7 septembre, elle recensait déjà 27 ratifications, équivalent à 39% des émissions de GES.  Le président brésilien, Michel Temer, a signé à Brasilia la ratification de l’accord, qui a obtenu le feu vert des deux chambres du congrès.

Dans le cadre de la mise en œuvre de cet accord sur le changement climatique Il faut dire le monde des affaires fait pression sur des pays ; un groupe d’entreprises contrôlant 13,000 milliards de dollars d’investissements ont enjoint fin août le G20 de ratifier l’accord de Paris d’ici fin 2016 pour enrayer les risques financier induits par le changement climatique (inondations, sécheresse et montée du niveau de la mer).

Haïti n’est pas arrivé à ratifier cet accord de Paris sur le réchauffement climatique, un mauvais signal à nos partenaires internationaux qui nous garderont très mal comme un pays non-coopératif et à qui nous pourrons difficilement solliciter des fonds pour lutter contre le changement climatique. Quelles ont été les démarches du ministère de l’environnement en termes de lobbying pour convaincre les parlementaires à ratifier un tel accord international ? Personne ne sait.

Il n’est pas sans savoir qu’Haïti est l’un des pays les plus vulnérables dans les caraïbes aux conséquences du changement climatique, alors que nous sommes en train de montrer au monde entier que nous ne jouons pas notre partition, en terme de cadre légal, dans la lutte contre ce phénomène au niveau mondial.

C’est ce qui doit nous arriver lorsque nous avons des pères conscrits ou des parlementaires irresponsables qui ne comprennent pas les enjeux et les rouages des relations internationales et qui ne savent pas quand ils doivent défendre leurs intérêts et ceux de la nation haïtienne.

Riphard Serent, MPA

Economiste

riphardserent@gmail.com

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