Haïti-Elections : Mopod exige la formation d’une commission d’enquête et de vérification électorale avant le redémarrage du processus
P-au-P, 4 avril 2016 [AlterPresse] — Le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) appelle les autorités compétentes à constituer « rapidement et en toute transparence la commission d’enquête et de vérification électorale », pour restituer la sincérité du scrutin de 2015.
Toute nouvelle joute électorale organisée, « par calcul ou naïveté », sans avoir préalablement fait la lumière sur les élections avortées du 25 octobre 2015, entraînerait le pays dans une instabilité politique grandissante, avertit le Mopod, dans un communiqué transmis à AlterPresse.
Cette exigence du Mopod survient moins de quelques jours après l’installation des 9 membres, dont 3 femmes, du nouveau Conseil d’administration du Cep, le mercredi 30 mars 2016, au local de l’institution à Pétionville (l’est de la capitale) pour relancer le processus électoral bloqué, suite à des protestations diverses contre des résultats des élections des 9 août et 25 octobre, jugés frauduleux.
Lucien Jean Bernard dans le collimateur du Mopod
La nomination du Conseil électoral Provisoire (Cep) constitue un pas dans la bonne direction, relève le Mopod.
Dans la composition du Cep figure le nom du professeur Lucien Jean Bernard, en tant que représentant de l’Université, choisi dans l’opacité la plus totale, désapprouve-t-il.
Il rappelle pour la vérité historique que « le professeur Lucien Jean Bernard est un ancien membre du Conseil électoral provisoire du tristement célèbre Me Jean Gilbert. Le Cep de Me Gilbert est passé dans l’histoire politique haïtienne comme celui qui, après le massacre de la ruelle vaillant en novembre 1987, a atteint le summum de l’indécence dans l’organisation des élections truquées de 1988 ».
Des événements politiques ont conduit à l’avortement des élections générales en Haïti, le 29 novembre 1987, à la suite des fusillades perpétrées par les militaires et leurs sbires, à la Rue Vaillant, à Port-au-Prince.
Par ailleurs, le Mopod dit déplorer les manœuvres indécentes, le non-respect des normes d’éthique les plus élémentaires et les chantages qui ont émaillé le processus de ratification de la politique générale du premier ministre, Enex Jean Charles.
« L’administration qui en est issue s’apparente à une forme de gouvernement de coalition des plateformes Verite et Tèt Kale et non à un gouvernement de consensus impliquant les organisations politiques et populaires, porteuses des doléances du peuple revendicatif », regrette-t-il.
Ce gouvernement ne reflète en rien les aspirations de celles et ceux qui ont combattu le pouvoir « Tèt Kale » de l’ancien président Michel Martelly et ses alliés, poursuit-il
Dans de telles conditions, aucune confiance, ne peut être accordée aux autorités en place, dans la lutte contre la corruption et l’impunité pour le respect des principes de reddition de compte et des règles de la bonne gouvernance, souligne-t-il.
Il renouvelle sa demande de constituer une commission d’enquête administrative chargée lire la suite sur alterpresse.org