Monde – Économie: Cuba continue d’attirer des investissements étrangers sous aucune forme de propagande
Contrairement à l’administration Martelly-Lamothe qui claironnait que Haïti est ouverte aux affaires, mais n’a enregistré pas plus que 441 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 3 ans (2012-2013), Cuba continue d’attirer des investissements de tous les quatre coins du monde sous aucune forme de propagande.
En effet, l’envoyé spécial de l’Australie pour le commerce, Andrew Robb, a exprimé la semaine dernière, à La Havane, l’intérêt croissant de son pays, à savoir l’Australie, à participer audéveloppement des secteurs clés de l’économie cubaine par le biais de l’investissement, selon ce qu’à rapporté le journal en ligne Caribbean News Now.
A la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires australiens visitant la Havane, Robb a dirigé un forum afin d’identifier les opportunités d’affaires dans plusieurs secteurs à Cuba, notamment le tourisme, l’exploitation minière, la production agricole et l’élevage, la biotechnologie et la santé. Lors de ce forum, le président de la Chambre de commerce de Cuba, Orlando Hernandez, a présenté les opportunités et les incitations à l’investissement existant à Cuba et a parlé du renouvellement du portefeuille d’opportunités d’affaires dans différents secteurs de l’économie cubaine. De son coté, l’ancien ministre australien du commerce et de l’investissement a fait référence à l’intérêt suscité chez les hommes d’affaires étrangers par le processus vers la normalisation des relations avec les États-Unis, ainsi que par l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les investissements étrangers, et la mise à jour du modèle économique cubain.
Il faut dire que dans le cadre des activités de la délégation commerciale australienne à Cuba, un protocole d’accord dans le domaine du sport a été signé, afin de promouvoir l’échange d’expériences et contribuer à améliorer la formation des athlètes de haut niveau et les entraîneurs cubains.
Donc, l’expérience récente avec Cuba dans la Caraïbe montre clairement que les hommes d’affaires ou encore les investisseurs internationaux sont des fouineurs qui n’ont pas besoin de propagande pour manifester leur intérêt à investir sur un marché quelconque. Il faut rappeler que le ministère du commerce extérieur et de l’investissement à Cuba avait reçu en Janvier dernier environ 400 demandes d’investissement, en provenance de plusieurs pays notamment la Chine, le Brésil, le Canada, le Panama, le Mexique, la Russie, le Portugal, l’Espagne, la France, l’Italie et le Vietnam.
On attend impatiemment le dernier rapport de la CEPAL sur les IDE captés par la Caraïbe en 2015 pour avoir une idée claire du montant d’investissements reçus par Cuba pour l’année dernière, depuis que des réformes en profondeur sont enclenchées dans ce pays, suite à l’amélioration des relations avec les Etats-Unis et la levée progressive de l’embargo.
Pendant que des pays de la Caraïbe, stables politiquement, continuent de créer des conditions favorables à l’investissement étranger, nous autres en Haïti nous pataugeons dans l’instabilité politique et institutionnelle, nous s’entredéchirons pour le pouvoir, nous faisons des tractations et nous faisons fis de la dégringolade des indicateurs économiques, notamment l’inflation et le taux de change, qui pourraient tôt ou tard déclencher une crise sans précédent dans le pays, si les acteurs politiques n’arrivent pas à trouver un accord pour doter le pays d’un gouvernement dans les jours qui viennent.
Riphard Serent, MPA (Policy)
Economiste
Radio Vision 2000