Monde – Économie: Le FMI prévoit une croissance mondiale « décevante et inégale » en 2016
Selon le quotidien économique allemand Handelsblatt, dans un article publié le 30 décembre dernier, Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI) prévoit une croissance mondiale « décevante » en 2016. La directrice générale FMI souligne que la perspective d’une poursuite de la remontée des taux aux Etats-Unis et le ralentissement de l’économie chinoise alimentent l’incertitude et augmentent le risque de vulnérabilité économique à l’échelle mondiale.
Christine Lagarde pointe également le net ralentissement du commerce international, les difficultés de certaines économies émergentes pénalisées par la chute des cours des matières premières et les faiblesses du secteur financier dans de nombreux pays. « Tout cela fait que la croissance mondiale sera décevante et inégale en 2016, résume-t-elle. Les perspectives de moyen terme se sont assombries aussi, parce que la faible productivité, la population vieillissante et les suites de la crise financière mondiale freinent la croissance. »
La patronne du FMI s’intéresse particulièrement au changement de cap de la banque centrale américaine (Fed), qui a signé mi-décembre la fin de l’ère des taux zéro en remontant le loyer de l’argent. « La Fed est face à un exercice d’équilibrisme : normaliser les taux d’intérêt et, dans le même temps, exclure le risque de dysfonctionnements sur les marchés financiers. » Dans sa tribune, Christine Lagarde cite les « effets indirects potentiels » de cette hausse des taux, dont la perspective a déjà fait augmenter les coûts de financement pour certains emprunteurs, notamment dans les marchés émergents et en développement. Même si les pays sont « mieux préparés que par le passé » à faire face à une augmentation des taux d’intérêt, la directrice générale du FMI s’inquiète tout de même de leur « capacité à surmonter les commotions » que pourraient susciter sur les marchés les mesures de politique monétaire.
En Haïti, les prévisions de croissance pour 2016 tournent autour de 3,6% selon les chiffres fournis par le Ministère de l’Economie et des Finances dans la loi de finance en cours. Mais bref, comme chaque année, on s’attend à une révision à la baisse de ce taux de croissance dans un éventuel budget rectificatif. Les perspectives ne sont pas du tout encourageantes, donc la croissance de 2016 risque d’être aussi faible que cette année soit 1,7% ou plus faible, d’ailleurs le gouvernement dispose de moins de ressources pour financer les investissements publics qui sont déterminants pour la croissance. Moins de dons, pas de prêts, et les crédits de Petrocaribe entre autres sont pratiquement insignifiants pour ne pas dire inexistants. Qui pis est, la crise politique ne permettra pas au trésor public de collecter les recettes prévues au niveau des douanes et de la DGI. Il est presqu’évident 2016 ne sera pas meilleur.
Etzer S. Emile
Economiste
Radio Vision 2000