Haïti – Économie: L’IHSI et le Ministère de l’Economie et des Finances confirment le ralentissement économiquement de 2015

Selon les Estimations préliminaires des comptes économiques en 2015 publiées par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) de concert avec le ministère de l’Economie et des Finances (MEF), le Produit Intérieur Brut d’Haïti a cru seulement 1,7% pour l’exercice fiscal 2014-2015 alors que les premières prévisions dépassaient les 3%. Un taux de croissance faible, mais surtout inferieur par rapport au taux de l’année 2013-2014, quand l’économie haïtienne avait enregistré un taux de croissance de 2,8%.

Le Produit Intérieur Brut en prix constants, donc, le PIB réel, est passé de 15,43 milliards de gourdes 2013-2014 à 15,69 milliards de gourde. Quand nous regardons quelques secteurs, il faut dire que la branche d’activité « agriculture, pêche élevage, » a enregistré une croissance de -3,47% pour une production annuelle de 3,19 milliards de gourdes contre 3,31 milliards un an de cela. D’un autre cote, la branche d’activité, « commerce, restaurants et hôtels » a cru de 3,49%, alors que la branche « industrie manufacturières » a cru de 4,5%.

Des croissances trop faibles, mais surtout plus faibles que l’année dernière, et insuffisantes pour tirer l’économie du trou, pendant que la population continue de croitre à un rythme de près de 2% et ses besoins se multiplient.

Du point de vue de la demande interne, malgré les effets néfastes de l’inflation, la consommation finale totale a progressé en volume de 1,1 %, bénéficiant notamment de la hausse, en valeur courante, de 11% des envois de fonds des travailleurs de la diaspora et de l’accroissement de 22% des traitements et salaires dans l’Administration publique.

Pour ce qui a trait à la demande externe, en dépit de l’incertitude qui a marqué l’année fiscale 2015, les exportations haïtiennes se sont mieux comportées qu’en 2014 avec une augmentation, à prix constant de 4,6%, contre 4,5% précédemment. En ce qui concerne l’évolution des prix à la consommation, l’année fiscale 2015 s’est terminée avec 11,3% d’inflation en glissement annuel, un taux nettement supérieur à l’objectif de 6% qui était fixé dans le budget rectificatif de 2014-2015.

1,7% de croissance, vraiment trop faible, le pays demande plus que ce taux, le pays doit croitre a un rythme plus élevé, pour pouvoir générer de la richesse pour des revenus plus élevés et des conditions meilleures pour sa population. A ce rythme de croissance, on est en train de produire et reproduire la pauvreté, quand nous enregistrons des taux de croissance démographique plus élevés. Les services publics deviendront plus rares et moins accessibles.

Bref, le pays ne deviendra pas émergent dans 15 ans, il est clair, il faut qu’on se fixe d’autre échéances, et prendre d’autres orientations, et avoir d’autres comportements pour cette nouvelle année qui arrive.

 

Etzer S. Emile

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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