La formation musicale Klass interprète « Qu’est ce que la vie? » des Frères Déjean de Pétion-Ville
Source Jean-Robert Noel / robertnoel22@yahoo.com | radiotelevisioncaraibes.com
La vérité n’est d’aucun temps. Elle demeure ce qu’elle a toujours été, même après des siècles d’histoire. La chanson « Qu’est ce que la vie ? » des Frères Déjean de Pétion -Ville nous le prouve. En fait, c’est un classique dans l’histoire du compas direct qui ne peut être dénaturé par le temps. La musique, tout comme la vérité, est éternelle. Vraiment, elle transcende le temps et l’espace.
La formation Klass et une nouvelle approche musicale
Qui pourrait croire aujourd’hui que le groupe Klass aurait choisi d’interpréter une des compositions fétiches des Frères Déjean de Pétion-Ville et ainsi bénéficier d’un égal succès après tant d’années de production d’une telle chanson ? En un certain sens, c’est un hommage rendu à cet orchestre mythique « Les Frères Déjean de Pétion-Ville », qui a marqué des générations. Richie, le fondateur et maestro de Klass, a fait un bon choix et le timing est aussi tombé à point nommé. Voilà donc une stratégie qui fait renaître le grand succès de cet air « Qu’est-ce que la vie », gravé sur le disque « Les Frères Déjean – Bouki ak Malice » qu’avait produit feu Robert Telson sous le label « Rotel Records ». Aujourd’hui, cette chanson sert de pierre angulaire à la formation Klass
L’initiative de Klass d’interpréter la chanson des Frères Déjean lui fournit une nouvelle énergie dont cette formation a besoin pour continuer sa course, en attendant la production de son nouvel album. L’interprétation est appréciée surtout du public qui n’a pas vécu le temps des Frères Déjean. Auteur de l’article : Robert Noël. L’exécution d’une telle pièce musicale est un coup de maître des musiciens de Klass. Toutefois, il faut souligner que l’Intro de la chanson originale n’est pas retenue. Est-ce peut être à cause de sa complexité rythmique mettant en relief le talent confirmé du tambourineur et du batteur d’alors des Frères Déjean de Pétion-Ville? L’on se demande même, si ce n’est aussi à cause du reflet d’un rite vodou intégré qui s’y dégage? Ce serait une bonne occasion pour « Soso Brezo », le tambourineur de Klass, de mettre son talent en relief. Il faut dire que Tico Pasquet avait participé à la mise en œuvre de la pièce originale au studio de répétitions, mais elle a été enregistrée sur disque avec Ernst Ramponeau (Pompon n) comme batteur.
On espère que le maestro de Klass laisse l’opportunité à ce jeune percussionniste (Brezo) pour qu’il le fasse au cours des prestations live. On pense que Richie a volontairement évité d’ajouter la forme originale des Frères Déjean, où il est dit « Bay lwa a manje », ce pour qu’on ne targue pas Klass de groupe – vodouisant ou d’orchestre pratiquant la magie. On comprend bien la position de Richie. Le maestro de Klass s’est peut-être dit : « Atansyon pa kapon, evite miyò pase mande padon ». Pourtant, ces musiciens ont chanté en chœur: « se pase na p pase n pa sa rete, palmannan o pa moun isit o, lè a rive n prale ». Un groupe musical de Miami très connu est victime d’un tel fait, après un simulacre lié à la manifestation d’un soi-disant loa sur scène, au cours d’une soirée au Cap-Haitien, en Haïti.
Personne ne peut prévenir l’avenir, mais on sent déjà que d’autres groupes musicaux vont se lancer dans la même direction que Klass, en interprétant des chansons à succès des orchestres d’hier. Auteur de l’article : Robert Noël. L’ironie dans cette nouvelle démarche de Klass, c’est qu’André Dejean, l’original créateur de la formation « Les Frères Déjean », met ses talents au service de Nu Look, un compétiteur / concurrent de taille. On est certain qu’Arly Larivière va aussi interpréter un des morceaux à succès des Frères Déjean de Pétion-Ville, puisqu’il évolue aux côtés d’André Déjean, l’essence pure, l’original, l’auteur -compositeur de « Qu’est-ce que la vie ». Il faut toutefois dire aussi que la formation « Les Frères Déjean » est encore active, ouverte aux affaires-open for business. D’ailleurs, l’Association des anciens élèves des Frères du Sacré-Cœur et du Collège Canado-Haïtien de New York l’avait engagée cette année (2015) pour animer sa soirée traditionnelle de levée de fonds, qui a été un grand succès.
La consistance du groupe Klass: Un phénomène complexe et inexplicable
Si l’on considère l’âge chronologique de Klass, il est le plus jeune des groupes de la scène musicale en compétition actuellement. Mais son exploit trahit son âge (3 ans), qui fait qu’on le qualifie de « ti moun granmou », comme on le dit dans le langage vernaculaire haïtien. Un tour d’horizon nous permet de déterminer l’âge des autres groupes concurrents par rapport à Klass. Même parmi les « Underground bands » – groupes musicaux en herbe, il y en a qui sont nés avant Klass. Nous nous gardons de citer leurs noms pour éviter le bouleversement que peut causer une telle révélation. Klass est venu jouer à la barbe de ses aînés. Il a vite réussi et reste consistant, un phénomène qui parait complexe et inexplicable à plus d’un.
L’ascension vertigineuse et la consistance de Klass troublent certains esprits. Qu’on soit ses fans ou le contraire, il faut le reconnaitre. On se souvient qu’au tout début, à sa première sortie, il marchait à petits pas non assurés, comme une tortue. Soudain, un revirement a joué en sa faveur, lui permettant d’émerger avec force : l’intégration de Pipo. La chanson des Frères Dejean que cet orchestre a interprétée apporte un nouveau souffle à cette formation musicale. Le public s’y retrouve et le déguste bien aux soirées dansantes qu’anime Klass.
Ce classique des Dejean, « Qu’est-ce que la vie », calme les esprits des fans de Klass. Auteur de l’article : Robert Noël. Cette formation musicale a vraiment fait un coup de maître. La chanson aide Klass et elle est plus appréciée par ceux-là qui n’ont connu Les Frères Déjean de Pétion-Ville que de nom. Le groupe « Les Frères Déjean » a été créé en juillet 1963 à Pétion-Ville, Haïti. Il est déjà quinquagénaire. On a consulté le détenteur officiel de l’acte de naissance des Frères Déjean de Pétion-Ville, André Dejean, pour nous assurer de la véracité de l’information, avant de la partager.
Le retour à la source musicale
A part l’écart au niveau de l’introduction de la chanson originale, le groupe Klass a réussi dans ses démarches. On ne saurait laisser passer inaperçu le travail du guitariste accompagnateur, Bel Kòd, qui a su maintenir le rythme constant, comme le faisait Raymond Gaspard, ancien guitariste de l’Ensemble Nemours Jean-Baptiste. Cette forme d’exploitation musicale marque bien le retour à la source pure. La guitare rythmique a permis à El Pozo, le soliste, de s’évader « paweze » sans crainte, de multiplier ses riffs avec une justesse d’exécution rare, tout en respectant l’intervalle qui lui est alloué pour s’exprimer musicalement.
Richie s’évade de temps en temps pour revenir à temps, à la croisée des chemins, après le signal d’El Pozo, et cela sans distorsion aucune. Nixon Mésidor prouve sa maîtrise parfaite de l’instrument. Quand il fait du « slap » à la basse, cette technique rajoute un autre accent au menu, et elle prouve sa maturité musicale. Carlo, le tom-bassiste (gongiste), fait son travail avec simplicité et tombe toujours dans l’intervalle voulu. Nous avions tenu un métronome électronique en marche pour contrôler la section rythmique de Klass et voir si elle était toujours à point.
Le claviériste / keybordiste, JP, épouse la simplicité de style. Il ne fait rien d’extravagant. Pas d’excès de zèle ! Les dames aiment quand il divertit le public de ses exhibitions artistiques sur scène. Quant à Pipo, son interaction avec le public est bien meilleure qu’avant. Il bouge, danse sur scène et contrôle mieux sa respiration en chantant. Il commande son public. Il repose ses cordes vocales beaucoup plus, en invitant le public à chanter en chœur avec le groupe.
En signe de respect aux Frères Dejean, Richie utilisa lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com