Les groupes musicaux haïtiens et leur tournée de fin d’année en Haïti

Source Robert Noel | radiotelevisioncaraibes.com

L’instabilité politique qui règne actuellement en Haïti crée une psychose de peur généralisée. Cette situation affecte et concerne non seulement les Haïtiens vivant au pays, mais également ceux de la diaspora, particulièrement les membres des groupes musicaux haïtiens. Traditionnellement, les orchestres haïtiens de la diaspora entrent en Haïti à l’occasion des fêtes de fin d’année pour animer des soirées dansantes. Aujourd’hui, le ciel paraît nuageux.

Musiciens, promoteurs et propriétaires de boîtes de nuit à bord du même bateau 

Vu la situation de tension quotidienne au pays, la tournée traditionnelle des orchestres paraît impossible. D’après certains responsables de groupes musicaux, le moment n’est pas propice.  Ils évitent d’entrer dans cette galère. Ils ne veulent pas prendre le risque puisque la vie nocturne est à son point mort. D’ailleurs, certains groupes ont déjà annulé leur tournée. Ce qui laisse présager l’incertitude  Les gens ne sortent plus à cause de l’insécurité qui gagne du terrain chaque jour. L’économie déjà anémique va certainement subir un grand coup, même si certains dévalorisent l’apport de la diaspora en prétextant que l’argent n’aide que les familles et les amis qui reçoivent les transferts.

Les Haïtiens de la diaspora renoncent à leur coutume traditionnelle consistant à faire du  « Touris lokal » au pays en cette fin d’année 2015.  Atansyon pa kapon!. En ce temps de discorde et d’insécurité, un groupe musical ne peut garantir le succès de ses soirées dansantes en Haïti.  Face à ce climat tendu, les promoteurs se montrent très pessimistes et prudents. Ils ne veulent pas investir dans de telles conditions. Les propriétaires de boîtes de nuit non plus n’espèrent pas faire bonnes recettes, se plaignant tout en cherchant des moyens fiables pour sortir de cette impasse. Ils sont sur le-qui-vive. Même si les manifestations de rue en cascade se tiennent le jour, les assassins, les voleurs de grand chemin, les bandits et brigands ne chôment pas la nuit. Car tels des chauves-souris, ils ne voient que le soir. Les chômeurs riches opèrent leur business illégal surtout le soir et sont prêts à tout. Il faut qu’on les mette tous hors d’état de nuire, en tout temps et en tout lieu.

On vit un phénomène d’exode puisque les groupes qui résident en Haïti essaient de laisser le pays au plus vite. Même Djakout #1 qui s’autoproclame « Djaz peyi a » met le cap sur les États-Unis pour contourner la période de vache maigre en Haïti en cette fin d’année 2015. Le groupe Kreyol La en fait de même. D’ailleurs, Ti Joe Zenny s’est plaint beaucoup de cette situation nébuleuse.  On comprend la situation de ces groupes musicaux qui s’évadent. La saison des fêtes de fin d’année représente une source sûre de revenus pour les musiciens qui ne gagnent leur vie que de l’art qu’ils professent au quotidien. Même si bon nombre d’entre eux font croire que tout va à merveille pour leur formation musicale, ils observent avec attention et intérêt l’évolution de la situation en Haïti, et ils le font mieux que les acteurs politiques.

L’on se demande si le groupe Zenglen a bravé la tempête  en mettant son nouveau CD en circulation avant les fêtes. Cette formation musicale veut à tout prix commencer la promotion et le marketing de son nouvel album en Haïti. Zenglen devient très agressif ces jours-ci, et il ne semble refuser aucune offre. Il ne faut pas que Brutus confonde vitesse et précipitation.  D’après certains, si les autres groupes ne viennent pas en tournée en Haïti, Zenglen pourra bénéficier du vide et de l’absence de ses compétiteurs sur ce coin de terre qui l’a vu naître en 1989. Ce n’est qu’une conception erronée.  Et si Zenglen va contre nature, il risque de compromettre le succès qui se dessine dans son univers.

Les musiciens de Zenglen doivent faire preuve de compréhension et de patience. Auteur de l’article: Robert Noël. Zenglen, Zenglen,  « teke fren w – reduce speed and step on the breaks ».  Kool non, Kool non, comme l’aurait dit Jamecy Alex Pierre,  mieux connu sous son nom d’artiste « Black Alex ». Ce jeune artiste est décédé le vendredi 13 novembre 2015 en Haïti.  Il est parti à 39 ans, mais il nous laisse d’agréables souvenirs que l’usure du temps ne pourra jamais effacer. On se souvient de lui au sein de King Posse. Ce chanteur n’appartenait pas vraiment à un monde, un genre musical défini. Il collaborait avec une multitude de groupes musicaux, toutes tendances confondues. Son sens d’improvisation lui avait valu l’estime de tous et la popularité dont il bénéficiait. Sincères condoléances aux membres de sa famille, également à ses amis et à tous ses frères musiciens.

Considérant la conjoncture politique actuelle, chacun essaie de trouver la solution qui lui convient mieux. Cela tient bon aussi pour les groupes musicaux.  Le groupe Klass est imprévisible. Personne ne sait ce qu’il entend faire. Il n’a pas encore affiché son calendrier de tournée en Haïti. Richie, du coin de l’œil, suit de près la direction du vent pour savoir s’il doit aller à contre-courant. La formation Nu Look veut minimiser les risques et chercher des alternatives fiables. Elle ne peut pas mettre un nouveau disque en circulation avant les fêtes de fin d’année. C’est risquant.

L’administratrice de T-Vice connaît bien les risques du métier et saura comment s’y prendre, car lire la suite sur radiotelevisioncaraibes.com

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