Monde – Économie: Le Japon enregistre une nouvelle récession tandisque l’Arabie Saoudite privatise ses aéroports
Le Japon est retombé en récession, un an tout juste après un épisode similaire, nouveau revers pour le Premier ministre Shinzo Abe dont la stratégie « abenomics » lancée fin 2012 a échoué pour l’heure à stimuler l’économie. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2% sur la période de juillet à septembre, après une contraction d’autant au deuxième trimestre, selon une estimation préliminaire publiée lundi par le gouvernement. Principale cause de cette rechute, les entreprises ont continué à freiner leurs investissements non résidentiels (-1,3%), signe de leur prudence face au ralentissement en Asie, en particulier en Chine, partenaire commercial majeur du Japon.
« L’économie réelle est à l’arrêt », a commenté pour l’AFP Taro Saito, économiste à l’institut de recherche NLI. « Les compagnies sont réticentes à investir malgré des bénéfices solides. Elles étaient déjà frileuses, mais les incertitudes sur la conjoncture internationale ont renforcé cette tendance négative », a-t-il estimé.
Parallèlement, il faut dire que le chômage est au plus bas et également l’inflation est proche de zéro du fait de la chute des cours du pétrole. « Si la croissance au Japon est si faible, c’est en raison du déclin de la population », soulignait Paul Sheard, économiste en chef de l’agence d’évaluation financière Standard and Poor’s, à l’occasion d’une récente visite à Tokyo. De fait, de l’avis des experts, les grandes entreprises japonaises préfèrent se tourner vers l’étranger plutôt que d’investir dans un archipel grisonnant. M. Sheard préconise trois pistes de travail: « Attirer plus de femmes et plus de seniors, élever l’indice de fécondité (1,4 enfant par femme en 2013), et recourir à l’immigration ».
D’un autre coté de la planète, l’Arabie saoudite a annoncé un plan de privatisation de ses aéroports dans les cinq prochaines années au moment où le royaume cherche à diversifier son économie en renforçant les secteurs non-pétroliers, selon un communiqué officiel. Le plan démarre au premier trimestre de 2016 avec la privatisation du principal aéroport international de la capitale, en créant la compagnie des aéroports de Ryad, précise l’Autorité générale de l’Aviation civile dans le communiqué. Au cours des deuxième et troisième trimestres de l’année prochaine, le royaume prévoit de privatiser respectivement les services de l’aviation et les systèmes informatiques des aéroports, ajoute le communiqué publié ce week-end. Tous les aéroports et les services concernés seront supervisés par la compagnie de l’aviation civile. Celle-ci « procèdera à la privatisation de tous les aéroports internationaux, provinciaux et locaux » d’ici à l’an 2020, selon le document. Le plan de privatisation est destiné à améliorer les services dans les aéroports en les gérant sur une base commerciale et à générer des fonds pour les coffres de l’Etat, indique l’Autorité de l’aviation civile. Les recettes pétrolières, qui constituent plus de 90% des revenus du royaume, ont chuté de plus de 50% en raison de l’effondrement des cours de brut depuis la mi-2014.
Encore une fois dans cette chronique on revient avec cette question de diversification de l’économie, dans un contexte électoral, ou plus que jamais il est nécessaire d’avoir une économie qui ne soit plus dépendante des transferts de la diaspora et le commerce. Il faut arriver à un meilleur développement des secteurs de services financiers, technologiques, de construction, du tourisme et de l’industrie de pointe.
Etzer S. Emile
Economiste
Radio Vision 2000