Haïti : Le processus de reconstruction en pleine stagnation, selon l’ONG Oxfam

Près d’un an après le séisme du 12 janvier qui a dévasté la capitale haïtienne et ses environs, la reconstruction n’a toujours pas véritablement commencé. Seulement 5% des débris ont été enlevés et près d’un million d’Haïtiens vivent toujours dans des camps. L’organisation internationale Oxfam lance un cri d’alarme.

« Nous sommes  encore dans une situation d’urgence. On doit encore fournir de l’eau et des latrines. Mais cette situation était énormément difficile avant le séisme, alors il ne fallait pas penser que tout allait se régler en appuyant sur une touche magique », a déclaré Maurepas Jeudy, responsable d’Oxfam Intermón en Haïti.

Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010 a fait près de 300,000 morts et plus d’un million de sans-abri. A ce portrait déjà désastreux, s’ajoute l’épidémie de choléra qui a déjà fait plus de 3000 morts.

Or, malgré les efforts consentis au cours de la dernière année, le processus de reconstruction piétine toujours. Dans un rapport rendu public jeudi, Oxfam porte un regard sévère sur la situation en Haïti.

Intitulé « De l’urgence au relèvement », ce rapport attribue le manque de progrès à une combinaison malheureuse d’indécision de la part du gouvernement haïtien, de l’intransigeance des pays donateurs riches à poursuivre leurs propres priorités d’aide, et de l’insuffisance d’énergies de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, qui avait été établie pour coordonner les efforts de reconstruction et renforcer les structures de l’État.

« Ni l’État haïtien, ni la communauté internationale n’a progressé sur le plan de la reconstruction », peut-on lire dans ce document.

« Avant toute chose, les Haïtiens veulent retourner au travail et subvenir aux besoins de leurs familles. Ils ne demandent pas la charité mais une opportunité d’être partie prenante du processus de reconstruction de leur propre pays. Après être passés par tant d’épreuves l’année dernière, les Haïtiens méritent cette opportunité », a affirmé Van Hauwermeiren, directeur pays d’Oxfam en Haïti.

Les organisations humanitaires sont toujours sur le terrain pour fournir de l’eau, mettre en place des abris temporaires et des projets de développement qui aideront des Haïtiens à trouver un gagne-pain, mais les réels efforts de reconstruction appartiennent au gouvernement local, qui doit être appuyé par la communauté internationale, rappelle Oxfam. [rv2000]