Haïti-France/Visite de François Hollande : « Un moment historique » après un passé douloureux

P-au-P, 12 mai 2015 [AlterPresse] — C’est « un moment historique » qui restera gravé dans les mémoires, après le passé douloureux qu’a connu Haïti sous le temps de l’esclavage, indique le président Joseph Michel Martelly, dans son discours de circonstance au Champ de Mars (principale place publique de la capitale Port-au-Prince), en présence de son homologue français, François Hollande, en visite de quelques heures à Port-au-Prince, a observé l’agence en ligne AlterPresse.

Cette visite historique et officielle arrive après « une longue période de déni et d’incompréhension » entre les deux pays, durant la période de l’esclavage, rappelle Martelly devant une assistance, composée de diplomates et d’officiels français et haïtiens.

Il faut donner un autre sens au vécu commun des deux peuples, celui du respect et de la dignité, souhaite Martelly, soulignant qu’aucun marchandage, aucune compensation ne sauraient réparer les atrocités de l’histoire qui marquent le pays, en profondeur jusqu’à présent.

Toutefois, des retrouvailles des deux peuples, qui marquent la renaissance d’une fraternité née d’une espérance commune, permettent de se tourner ensemble, « de façon responsable mais, apaisée » sur ce passé douloureux, dit-il.

La meilleure réponse à l’atrocité de l’esclavage est la mémoire qui va au-delà du symbole, martèle Martelly.

Le président haïtien a tenu à condamner la dette destructrice, imposée à Haïti pour dédommager les colons, dans la perspective de casser l’élan du nouvel Etat né le 1er janvier 1804.

« Combien de pays auraient pu se sentir indemnes des situations aussi adverses et défavorables ? » demande-t-il au président français.

Appelant à la réparation de cette injustice faite à Haïti, Martelly invite la France à mettre en œuvre un véritable plan Marshal [1] en faveur de l’éducation en Haïti, qui a besoin de faire ce saut qualitatif.

« Prendre un tel engagement, c’est changer l’histoire entre les deux peuples. Vous pouvez nous aider à changer l’histoire », ajoute-t-il, appelant à un renforcement des relations franco-haïtiennes.

Martelly préconise des actions visant à conserver le patrimoine historique commun aux deux peuples, au niveau de la culture, de la langue et des idéaux communs.

Il en profite pour solliciter l’aide de la France dans un processus d’exploitation des gisements de croissance, en dehors d’une logique de relations basées sur le concept classique d’assistance d’un pays riche à un pays étranger pauvre.

Réclamant la mise sur pied d’une commission binationale, chargée d’encourager les entrepreneurs français et européens à venir prospecter les nombreuses opportunités d’affaires dans le pays, Martelly plaide pour un programme d’échanges et d’investissements, conçu et mis en œuvre dans l’intérêt des deux pays.

Hollande reconnaît le passé douloureux entre Haïti et la France

« Je viens, au nom du peuple français, vous adresser un message d’amitié et de solidarité », exprime, pour sa part, le président français, François Hollande, signalant combien cette première visite officielle d’un chef d’Etat français en Haïti répond à une promesse, mais aussi à un devoir.

Reconnaissant le passé douloureux entre les deux nations, Hollande fait valoir la portée historique de sa visite en Haïti.

La France s’est toujours portée aux côtés d’Haïti, rappelle-t-il, faisant allusion à la solidarité qui s’est exprimée à l’égard du pays, suite au terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010.

« On ne peut pas changer l’histoire. On peut changer l’avenir, changer l’avenir ensemble », affirme Hollande, affirmant la volonté de la France d’accompagner le développement d’Haïti.

La France entend apporter son soutien à la modernisation du système éducatif haïtien, à la formation des lire la suite sur alterpresse.org

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