Économie – Pétrocaribe: Haïti et le Nicaragua, les pays du programme de Petrocaribe les plus touchés par la chute des prix du pétrole

La directrice adjointe du Fonds monétaire international (FMI) pour l’Hémisphère occidental Adrienne Cheasty a affirmé qu’Haïti et le Nicaragua sont les deux pays de ce programme Petrocaribe les plus touchés par la baisse des prix du pétrole sur le marche mondial. Elle a fait ses déclarations lors d’une une conférence de presse donnée à la Barbade hier mercredi sur l’impact de la chute des prix du pétrole sur les économies du programme de Petrocaribe

La raison avancée par le FMI est simple, Haïti et le Nicaragua, qui sont d’ailleurs les plus pauvres de la région avec la Bolivie ne disposent pas de réserves suffisantes et un marche national financier robuste qui pourraient les aider à résister et traverser cette situation difficile où le Venezuela sera moins capable d’aider avec les programmes de crédit et de dons. Un cas de figure qui n’est pas trop différent par rapport à Belize.

D’un autre cote, Guyana (la Guyane anglaise), la République dominicaine et la Jamaïque seront les moins affectés par cette baisse des prix du pétrole sur le marché international en raison du fait que leurs gouvernements sont financièrement solides et prêts à répondre de façon appropriée à  cette nouvelle réalité. Il faut rappeler que récemment les autorités dominicaines ont indique clairement que la croissance dominicaine bénéficiera de cette chute des prix du pétrole sur le marché international.

C’est paradoxal quand même, pendant que la plupart des pays importateurs de pétrole, révisent leur prévision de croissance à la hausse par rapport aux gains enregistrés, la chute des prix du pétrole devient un développement complexe et un facteur négatif pour les membres de Petrocaribe. La taille de ces économies, le manque de diversification, la précarité économique et la dépendance excessive du pétrole du Venezuela sont un ensemble de facteurs selon nous qui peuvent expliquer la situation difficile de certains pays tels le Nicaragua ou Haïti.

Dans le cas d’Haïti, la situation est extrêmement critique, car au lieu d’être profitable au pays avec des revenus plus élevés et une croissance plus grande, la baisse des prix du pétrole a crée des troubles, des journées de violence et de grèves, dus aux précarités socio-économiques et les rivalités politiques. Donc, on n’est vraiment pas surpris de voir que le gouvernement haïtien a révisé à la baisse le taux de croissance pour 2015, de 4,6% a 2,5 % alors que de l’autre cote de la frontière, la situation est nettement sous contrôle.  Le pétrole moins cher va permettre à la République Dominicaine d’enregistrer une croissance supplémentaire de 1,1%, ce qui implique que les prévisions initiales de 5,7% de croissance en RD, devraient passer à près de 7%, un taux qui n’est pas trop différent de l’année dernière.

Donc, en conclusion, si on arrive pas s’organiser, à mettre nos devoirs au propre, et surtout à bien planifier économiquement et politiquement par rapport aux variations internationales, nous resterons très vulnérables.  Nous ne pourrons donc même pas tirer profit d’une situation qui devrait être en soi profitable, comme c’est le cas de la chute du pétrole.

Etzer S. Emile, M.B.A

Economiste

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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