Haïti – Société: La militante de droits humains Nicole Magloire du Collectif contre l’impunité est décédée

P-au-P, 13 mars 2015 [AlterPresse] photo @ etiennecp — La gynécologue Nicole Magloire, militante emblématique du Collectif contre l’impunité, est morte dans la nuit du 12 au 13 mars 2015.

Nicole Magloire est l’une des premières victimes du régime des Duvalier à se mobiliser pour porter plainte en 2011 quand Jean-Claude Duvalier est revenu au pays.

Transportée à l’hôpital suite à un malaise durant la nuit, elle a rendu l’âme à 76 ans dans un hôpital de Port-au-Prince, 29 ans après son retour d’exil en 1986.

Elle avait été arrêtée à son domicile et exilée le 28 novembre 1980 comme beaucoup d’autres militants et de journalistes de la presse indépendante à l’époque par le gouvernement de Jean-Claude Duvalier.

Les sbires du régime la conduiront aux casernes Dessalines où elle rencontrera les journalistes Lilianne Pierre Paul et Michèle Montas. Elle passera cinq jours en prison avant d’être contrainte à l’exil au Canada où elle résidera jusqu’à la chute du régime, soit pendant six ans.

Le 14 mars 2013, à la cour d’appel de Port-au-Prince, Magloire a raconté son enfer et son exilmalgré l’agressivité des avocats de Duvalier qui l’insultaient.

En confirmant la nouvelle à AlterPresse, Danielle Magloire coordonnatrice du collectif, la voix empreinte de sanglots, confie qu’elle a perdu « un bras droit. C’est un coup dur pour nous ».

Nicole Magloire est partie, « laissant un grand vide » chez ses camarades de lutte « encore sous le choc » qui promettent toutefois de continuer la nécessaire lutte pour la vérité et la justice.

« Nous continuerons à être la voix de cette militante à la présence constante qui rassemble » martèle Danielle Magloire.

Quoique sa santé ait périclité, cela n’avait pas ralenti son engagement ni sa militance, ajoute la sociologue.

Les champs de militance de Nicole Magloire

A l’occasion de la journée internationale des femmes, le 8 mars dernier, Magloire se trouvait aux côtés des militantes de l’Asosyasyon fanm solèy Dayiti (Afasda) dans le département du Nord.

Nicole Magloire ne s’est pas considérée comme médecin-gynécologue uniquement.

« C’était une gynécologue avec beaucoup d’engagement pour le respect du droit à la santé. C’est pourquoi elle s’est impliquée énormément dans la formation sur les questions de santé avec différentes catégories de personnes », souligne Danièle Magloire à AlterPresse.

Dans le mouvement féministe haïtien, Nicole Magloire a assuré la fonction de lire la suite sur alterpresse.org

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