Haïti-Logement : Plusieurs centaines de maisons démolies à Hinche. Environ 500 personnes dont des enfants dorment à la belle étoile
Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 10 mars 2015 [AlterPresse] — A Rodhe 1, une localité située dans la section d’Aguahedionde rive gauche, sur la route du Cap-Haitien (route nationale # 3), à un kilomètre du centre-ville de Hinche, (est) plusieurs centaines de maisons ont été détruites en deux jours.
Le week-end écoulé, l’opération de destruction s’est poursuivie avec encore plus de force.
Des églises, un centre de santé communautaire, des établissements scolaires, des petites épiceries, des maisons privées, tous ont été démolis en moins de quelques heures.
Le décor ressemble à celui du tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a ravagé plusieurs communes, dont la capitale, Port-au-Prince.
Il est 8 heures du matin, nous sommes le jeudi 5 mars 2015. Sous une forte escorte policière et en présence d’un juge de paix, des jeunes transportant des marteaux, des masses et un bulldozer entrent soudainement à Rodhe oú résident plusieurs milliers de personnes dont des déshérités, et détruitsent des dizaines de logements.
Plus de trois cent maisons seront touchées et l’opération de démolition va se poursuivre jusqu’à ce que tous les résidents vident les lieux selon les informations recueillies par AlterPresse auprès d’un greffier.
Des centaines de personnes dont des femmes enceintes, se tiennent, incapables de retenir leurs larmes. Des hommes se promènent çà et là sans savoir où exactement ils vont passer leurs prochaines nuits.
Nombreux sont propriétaires, et ils ont même exhibé des papiers prouvant qu’ils ont payé des taxes à la Direction générale des impôts (Dgi).
Ila Narcisse, 44 ans, mère de 5 enfants est dévastée.
« J’étais à l’intérieur, quand j’ai entendu le bruit du bulldozer. Je regardai par la fenêtre pour savoir de quoi il s’agissait. J’ai vu des maisons qui s’écroulaient. Et quelques minutes après c’était mon tour. Ma maison est totalement détruite », déplore t-elle.
Jeannot Pierre, 39 ans, habite depuis près de 6 ans dans la zone. Il dit n’avoir jamais vu cela et menace de se suicider si les autorités ne lui apportent pas de secours.
« J’ai dépensé plus de six cent mille gourdes (600.000 gourdes) pour construire ma maison, et dans moins de 3 minutes elle a été mise en morceaux. Comment puis-je offrir un avenir meilleur à mes enfants ? », s’interroge-t-il.
Cette portion de terre sur laquelle vivaient des milliers d’habitantes et habitants est un sujet de dispute entre le délégué départemental du Centre Georges Garnier, beau-frère du président de la république, et le sculpteur Jacquelin Casimir.
Casimir et Garnier, tous deux se réclament lire la suite sur alterpresse.org