Hausse des prix alimentaires au niveau mondiale, risques et incertitude pour Haïti

Selon la dernière édition du rapport trimestriel Food Price Watch du Groupe de la Banque mondiale rendu publique la semaine dernière, les cours des produits alimentaires sur les marchés internationaux ont augmenté de 4 % entre janvier et avril 2014, attisés essentiellement par des inquiétudes grandissantes face aux conditions météorologiques et à la hausse de la demande d’importations. Cette envolée des prix interrompt une tendance prolongée à la baisse amorcée depuis août 2012.

Les plus fortes hausses trimestrielles concernent le blé (+18 %) et le maïs (+12 %), et ce, malgré des anticipations continues de récoltes céréalières record et d’un raffermissement des stocks en 2014, sur fond de campagne exceptionnelle en 2013. Le mauvais temps aux États-Unis, l’évolution du phénomène El Niño et les répercussions des tensions en Ukraine exigent un suivi attentif dans les mois à venir.

A rappeler que le phénomène El niño désigne l’extension du phénomène climatique particulier, différent du climat usuel, qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l’eau dans la partie Est de l’océan Pacifique Sud.

« La météo défavorable, les incertitudes politiques et les fluctuations monétaires ont un impact, comme en témoigne la hausse des prix sur les marchés internationaux enregistrée au trimestre dernier, souligne Ana Revenga, vice-présidente par intérim du Groupe de la Banque mondiale en charge du Réseau pour la lutte contre la pauvreté et la gestion économique. Au cours des prochains moins, nous devrons surveiller les cours de près, pour s’assurer que toute nouvelle augmentation n’exerce pas de pression supplémentaire sur les habitants les moins favorisés de la planète ».

On se rappelle que la flambée des prix alimentaires de 2007 et de 2008 avait provoqué de nombreux mouvements violents, des émeutes de la faim un peu partout dans le monde particulièrement en Haïti. Ce qui avait d’ailleurs occasionné la chute du gouvernement de Jacques Edouard Alexis un samedi matin, à cause d’un vote négatif du Parlement de l’époque.  Donc nous devons comprendre que les chocs sur les prix alimentaires sont critiques.  Ils ont la capacité de déclencher et exacerber des conflits et de l’instabilité politique, des crises sociales si nous ne les anticipons pas en prenant à l’avance des mesures qui pourraient atténuer leurs effets telle l’augmentation de l’échelle des investissements en faveur d’une croissance agricole soutenue.

On serait peut être plus a l’abri si le pays avait un niveau d’autosuffisance alimentaire, mais au contraire, nous sommes dépendants des produits alimentaires importés ; donc, la hausse des prix alimentaires sur le marché internationale va directement répercuter sur les prix ici en Haïti, et affectera davantage le faible pouvoir d’achat de nos citoyens.

Restons optimiste, espérons que cette tendance a la hausse des prix alimentaires ne va pas se maintenir, car, ceci mélange avec la crise énergétique et sanitaire actuelle peut avoir des effets dévastateurs majeurs; notamment, une aggravation sérieuse de la crise socio-économique, une accélération de la misère et un élargissement de la carte de l’insécurité alimentaire.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *