Robert Dugué : « Dadou prépare sa réélection »

Dans une longue interview accordée au Nouvelliste, le président du Football inter club association (FICA) n’a pas mâché ses mots pour critiquer énergiquement le patron de la FHF, Yves Jean-Bart. Selon ses dires, il (Dadou) ne respecte pas les règlements des différentes compétitions nationales et interprète très mal les statuts de l’instance suprême du football national. Il en a profité pour évoquer la crise du football et la division qui gangrène certaines équipes du pays. Lisez l’entrevue de Robert Dugué !

Le Nouvelliste : Quelle est la position du FICA par rapport à la Ligue pro lancée par la FHF ?

Robert Dugué : Le FICA est pour la stricte application des règlements du championnat national de D1. Ce que la FHF n’accepte pas, alors qu’elle est garante de la bonne marche des différentes compétitions organisées au niveau national. Contre toute attente, c’est la FHF qui a décidé, tout en rejetant les règles du jeu, de plonger le football dans une situation grave ou encore dans une situation sans précédent. Ainsi, le FICA et les autres équipes du G5 se sont mises d’accord pour ne pas jouer le championnat avec quatre (4) équipes non habilitées à jouer parmi l’élite du football national. Cependant, on reste ouvert à l’idée de s’asseoir avec le bureau fédéral pour éradiquer cette crise.

LN : Une nouvelle fois, cette rencontre n’a rien donné ?

RD : On a beau essayer et tout tenté pour résoudre cette crise, et ce, bien avant le coup d’envoi de son soi-disant « Championnat professionnel ». Jean-Bart devait faire preuve de dépassement de soi vu qu’il est l’initiateur de cette crise. En tant que président, il a failli à sa mission. Au contraire, il s’est plutôt caché derrière les instances internationales (FIFA et Concacaf), disant : « Tout ce que j’ai fait, est donc légal et correct ». Animés de notre volonté manifeste d’éradiquer la crise, on a fait pas mal de propositions, telles que : jouer le championnat à 12 ou à 14 équipes ou accepter de jouer au sein d’une Ligue amateur. Il (Dadou) n’accepte pas, il reste mordicus accroché à l’idée de nous imposer ses propres règles en dehors du protocole du championnat national de D1 et contraires à l’article 35 (alinéa L et M) des statuts de la FHF qui indiquent « équipes admises ».

LN : Dadou, a écrit une lettre à la FIFAà ce sujet. Votre réaction ?

RD : Pour l’histoire et la vérité, les membres du G5 n’ont jamais fait allusion à la FIFA. A ce titre, Dadou n’est autre que la risée du public. Il cherche à tout prix à déstabiliser le G5 en inventant des histoires mensongères. Ayant peut-être le support de la FIFA et de la Concacaf, Dadou nous a fait savoir qu’il accepterait tout, sauf de modifier son « Championnat haïtien professionnel Digicel » à 16 équipes.

LN : Pourquoi le G5 refuse de jouer la Ligue pro ?

RD : En Haïti, on n’est pas encore apte à jouer professionnel. Pour vérifier cette info, vous pouvez contacter un avocat et la Direction générale des Impôts (DGI). Les statuts de la FIFA sont clairs: pour jouer pro, chaque joueur doit avoir un contrat dûment signé par le secrétariat général de la FHF avec l’équipe dans laquelle il joue. Vous comprenez qu’une Ligue pro doit avoir la structure d’une entreprise. Ainsi, avec 60.000 gourdes gagnées par saison, pensez-vous qu’un joueur haïtien serait en mesure de payer l’impôt. Ne parlons pas de nos infrastructures qui sont dans une situation précaire. Aucun pays ne devient pro du jour au lendemain. Il y a un barème à respecter. Prenons un exemple vivant, la CFU a voulu implanter une Ligue pro dans la zone Caraïbe. Elle a fait appel à un groupe de personnes dont Yves Jean-Bart (président de la commission) pour étudier la faisabilité de cette Ligue. Il s’agit d’un projet à long terme. Si la FIFA, la Concacaf et la CFU acceptaient la soi-disant Ligue pro lancée par Dadou, et ce, dans un court laps de temps, c’est qu’elles (ces instances) ne respectent pas les Haïtiens ou encore elles ont pris Haïti pour une savane. A maintes reprises, certaines équipes (à l’échelle internationale) se sont fait exclure en raison de leur situation financière précaire. En Haïti, est-ce que la FHF a la garantie que les équipes jouant en Ligue pro ont les moyens financiers pour terminer la saison?

LN : Est-ce que le G5 avait proposé à la FHF d’organiser une ligue parallèle à celle dite professionnelle ?

RD : Ce ne serait pas une ligue parallèle. Les équipes de Dadou jouent pro. En revanche, le G5 accepte de jouer au sein d’une ligue amateurs. Il a posé le problème de ne pas voir où situer la ligue amateurs dans la hiérarchie des compétitions nationales. Dadou a menti, cette ligue ne sera pas indépendante. D’ailleurs, on a dit à Dadou qu’on accepterait de jouer pro l’an prochain moyennant qu’il y ait une commission commune (FHF et G5) travaillant en vue de l’implanter. Autant dire, la ligue amateur ne serait pas une Ligue parallèle.

LN : Vous reprochez quoi au juste à Dadou ?

RD : Il est quasi certain qu’Yves Jean-Bart est un grand dirigeant de football. Cependant, il n’est pas exempt de tout reproche. Il ne respecte pas les règlements de nos différentes compétitions nationales. Il y a de cela deux ans, Dadou avait annoncé la couleur. Ainsi, pour préparer sa réélection, il s’est comporté en « papa bon kè », en faisant grâce à 20 équipes (foot féminin, D1 et D2), et ce, en dehors de toutes normes légales. On a des exemples concrets, tels : le Violette AC, le Cavaly AS, le Racing FC et l’América AS en D1. En D2, il a fait appel à des équipes ayant abandonné la compétition (Barcelone de Carrefour) ou sanctionnées par la Cocon (Jeunesse Sportive Capoise) et autres. Vous imaginez, la D2 est passée de 24 à 32, de 32 à 36 et de 36 à 40 équipes, et ce, avec la présence de l’équipe de Ouanaminthe, issue  de nulle part, car elle n’a pas joué puisqu’elle n’est  affiliée à aucune ligue. Autre crime commis contre le football par Dadou, la petite équipe de la Grande-Rivière du Nord qui était à deux doigts de monter en D2, a été ignorée au détriment du Zénith AC, très mal placé pour accéder en D2. Cette petite équipe n’existe plus pour répondre au voeu de Dadou. Ainsi, comment ne pas réaliser (20 sur 20) dans les prochaines élections, car ce sont ces équipes qui vont avoir droit de vote.

LN : Dans la réunion du 26 mars, est-ce que le G5 avait évoqué la somme de 35 mille dollars (US) que l’Etat aurait offerte à chaque équipe mensuellement si le championnat se jouait à 12 équipes ?

RD : Il n’en a jamais été question. Aucune des deux parties n’y avait  fait allusion. C’est une histoire inventée par Dadou pour avoir peut-être la bonne grâce de la FIFA.

LN : Est-ce que le G5 avait reçu l’offre de l’Etat pour s’opposer à la FHF ? lire la suite sur ashaps.com

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