Cuba veut attirer désormais des investissements étrangers

Hier, le responsable de la commission des affaires juridiques du Parlement cubain José Luis Toledo dans une déclaration faite au journal officiel Granma a promis de meilleures garanties et facilités pour attirer des capitaux étrangers a partir d’une nouvelle loi sur les investissements qui sera transmise ce mois-ci au parlement, et qui comprend notamment plus de flexibilité fiscale pour les investisseurs étrangers.

Cette loi, qui commence a être objet de discussions a la chambre des députés en séance préliminaire, comprend des facilites fiscales voire des exonérations totales dans certaines circonstances, ainsi que l’assouplissement des lois douanières pour encourager l’investissement » a ajouté José Luis Toledo.

La nouvelle législation ainsi remplacera la loi en vigueur depuis Septembre 1995 qui constituait un obstacle majeur aux investissements étrangers.

Le gouvernement espère que la nouvelle loi élargira la propriété étrangère des entreprises à Cuba. Actuellement, l’Etat cubain détient 51%  du capital des entreprises mixtes. Bien que depuis 1995, la loi avait autorisée des investissements de 100 % de capitaux étrangers, toutefois dans la pratique, les entreprises sont toujours lancées avec l’Etat comme partenaire, et qui surtout possède la participation majoritaire.

Encore une fois, depuis 1995 Cuba veut s’ouvrir aux capitaux étrangers, mais ces capitaux étrangers ont toujours une menace d’expropriation. Toutefois, la loi actuelle qui sera déposée permettra de s’assurer que les investissements étrangers  » ne peuvent pas être expropriés à moins que cette action est exécutée pour des raisons d’utilité publique ou d’intérêt social déclarés par le gouvernement, et surtout  » avec une « compensation ».

A date, un seul cas concret d’entreprise a 100 % de capitaux étrangers à Cuba, est une firme de production thermoélectrique située sur l’ile de la Juventud, une île au sud de La Havane. Pour dire que les barrières politiques et légales sont considérables.

A rappeler qu’au début des années 60, le gouvernement de Fidel Castro avait nationalisé tous les investissements étrangers à Cuba, comme étant une action symbolique dans le cadre de sa politique communiste.

Pour Morales, la nouvelle loi doit permettre aux entreprises le libre recrutement de personnel cubain sans l’intermédiation des entreprises d’Etat et d’assurer que les travailleurs contractuels peuvent recevoir un salaire réel.

Toujours selon Toledo, la nouvelle loi  » a décidé de privilégier l’investissement étranger dans presque tous les secteurs de l’économie, en particulier ceux liés à la production.  » Cependant, dans sa mise en œuvre, le gouvernement a accordé la priorité des investissements dans le secteur minier , l’huile , le tourisme et les productions liées à la consommation des touristes pendant leur séjour. Alors que les services liés à la santé, l’éducation et l’armé  font exception.

Le gouvernement cubain reconnaît donc que dans les secteurs vitaux de l’économie, comme l’agriculture et l’agro-industrie, les investissements étrangers sont insignifiants, sinon inexistants, ce qui explique la faible capitalisation et le manque de ressources. Une tendance qui va être inversée avec cette nouvelle loi qui sert d’impulsion pour les IDE.

Toledo a déclaré la nouvelle loi « permettra également la création d’un dossier d’investissement, qui informera les potentiels investisseurs  des domaines d’intérêt pour le pays. Ce qui rendra le plus facile et plus rapide le processus d’investissements.

Cette loi enfin est la matérialisation d’un discours du président cubain Raul Castro le 23 Février, ou il a déclaré que Cuba a la « nécessité absolue  » d’attirer les investissements étrangers s’il veut « stimuler le développement économique et social.  »   Cette loi mise en application va avoir des impacts considérables sur l’économie cubaine qui depuis des décennies étaient fermées aux IDE.

Cuba sera sans doute un géant dans la région, d’ailleurs il possède déjà le plus grand PIB de la Caraïbes derrière le Porto-Rico soit 72,3 milliards de dollar, soit 20, 53% du PIB de la Caraïbes qui pour sa part a une économie d’environ $ 352 milliards de dollars.

Cuba réalise que le bal communiste a pris fin.  Cuba ne peut plus continuer à évoluer comme un Etat providence, ou l’Etat détient tous les moyens et prêt a fournir les ressources aux citoyens, mais qu’il faut de préférence rentrer dans la nouvelle dynamique de l’économie mondiale ou le libre marché domine et ou les IDE deviennent un facteur incontournable. A rappeler qu’en décembre 2013, Cuba avait autorisé l’importation libre de voitures, ce qui n’était pas possible depuis 50 ans, et ils avaient également éliminé la monnaie double pour stimuler les exportations.

Une bonne chose pour l’économie cubaine qui risquait d’être asphyxiée, mais en même temps, Haïti sera peut être moins attirante comme pays d’attraction des IDE avec la grande concurrence de Cuba, d’ou la nécessité pour nous de d’améliorer notre environnement d’affaire, pour offrir aux investisseurs étrangers un espace propice ou il est facile, stable et non risqué de faire des affaires.  Si le Cuba socialiste veut le faire, pourquoi pas Haïti, un pays avec tant de potentialités et d’actifs qui se gaspillent ! Cuba a bien appris la leçon, il faut attirer des IDE ou on meurt.

Chiffre pour aujourd’hui: 9

L’economie cubaine avec un PIB de 72,3 milliards de dollars est 9 fois plus grande que l’economie haitienne qui est autour de 8,29 milliards, alors que la superficie de Cuba, 110860 km2 est 4 fois plus grande que celle d’Haiti.

Etzer EMILE, M.B.A

Radio Vision 2000

etzeremile@gmail.com

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