Une nouvelle approche pour stimuler une croissance forte et durable du tourisme, selon l’OCDE
L’Organisation pour la Coopération et le Développement Economique (OCDE) dans un nouveau rapport exhorte les pouvoirs publics à prendre conscience du rôle essentiel que peut jouer le tourisme en tant que moteur de l’emploi et de la croissance et leur demande d’approfondir le soutien qu’ils fournissent au secteur. La filière du tourisme représente aujourd’hui 4.7 % du PIB et 6.0 % de l’emploi du monde développé.
Ce rapport intitulé « Tendances et politiques du tourisme 2014 » indique que les pays de l’OCDE représentent encore plus de la moitié des arrivées internationales de touristes (57 %) et de leurs dépenses (54 %), mais que leur part de marché s’amenuise, au profit en particulier de la région Asie-Pacifique.
Le rapport « Tendances et politiques du tourisme » est un outil de référence au niveau international concernant les politiques les plus efficientes mises en œuvre par les pays pour soutenir la compétitivité, l’innovation et la croissance du tourisme.
Le tourisme interne constitue la grande majorité, près de 80 % des dépenses effectuées dans la zone OCDE. En Allemagne, au Canada, aux États-Unis, au Japon, au Mexique et au Royaume-Uni, les chiffres sont mêmes supérieurs.
A rappeler que le tourisme interne, c’est le tourisme où les résidents d’un pays se déplacent dans leur propre pays, ce qu’on appelle couramment le tourisme local. Cela implique la présence d’une classe moyenne substantielle avec un pouvoir d’achat important contrairement a Haïti, un service un peu plus accessible de la part des entreprises touristiques et également des initiatives qui encouragent les excursions et voyages a l’interne, comme c’est le cas de ExcurSud.
Par ailleurs, lors de sa présentation du rapport lors du salon professionnel ITB de Berlin, ou il y avait d’ailleurs la représentation d’Haïti, Sergio Arzeni, Directeur du Centre de l’OCDE pour l’entrepreneuriat, les PME et le développement local, a indiqué : « Pour attirer des visiteurs étrangers, les pays et les opérateurs devront s’adapter sans délai aux nouvelles réalités du marché – évolutions démographiques, mutations des habitudes de voyage ou progrès des technologies numériques. »
Il faut aussi souligner que les voyageurs vieillissent : un quart d’entre eux environ (23 %) ont plus de 55 ans. À moyen et long terme, l’évolution démographique en Asie et dans les Amériques, où la population croît rapidement, aura des répercussions sur le secteur. Donc, des réalités, qu’il faut en tenir compte dans nos politiques touristiques.
Pour susciter la croissance, il sera crucial d’attirer davantage de touristes en provenance des économies émergentes. A noter qu’en 2012, les touristes chinois ont été les plus nombreux à se rendre à l’étranger, générant 102 milliards USD de recettes, soit une hausse de 37 % par rapport à 2011. Les dépenses touristiques chinoises sont aujourd’hui huit fois plus élevées qu’il y a 12 ans. On doit se questionner ici en Haïti sur les mécanismes et stratégies pour arriver à attirer ces chinois ?
Sur un marché mondial de plus en plus concurrentiel, les auteurs du rapport estiment qu’une diminution du temps, des frais et des efforts consacrés par les touristes à des formalités de visa et de réservation peut avoir des effets bénéfiques.
Seule une plus grande cohérence des politiques gouvernementales, et notamment des politiques menées en matière de fiscalité, de transports, d’innovation et de visas, permettra de stimuler le tourisme et la croissance économique.
Un dernier point qu’il faut mentionner surtout en ce qui concerne notre cas est la pénurie latente de main-d’œuvre et de compétences dans le secteur touristique. Les employeurs doivent élaborer des stratégies leur permettant de rester compétitifs, notamment avec un personnel moins nombreux mais mieux formé. Le personnel doit s’adapter à de nombreux facteurs, notamment : une clientèle vieillissante, l’évolution des modes de vie et des exigences des consommateurs, l’utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication, et la mondialisation.
Confrontés à une pénurie de main-d’œuvre et de compétences, le pays doit prendre conscience de la nécessité de mettre en place une politique de développement de la main-d’œuvre et des partenariats tripartites entre les pouvoirs publics, les entreprises et le secteur éducatif. Le ministère du Tourisme dans cette perspective a lancé l’école hôtelière des Cayes, toutefois, il faut voir la question a grande échelle pour avoir des impacts plus considérables notamment avec d’éventuels partenariats qui avec des écoles qui offrent déjà un programme de tourisme tel est le cas de l’Université Quisqueya avec son certificat et sa licence en Gestion et animation touristique.
Une question a prendre au sérieux, car de nos jours, le service à la clientèle est devenu le nouveau marketing, donc s’assurer qu’on sert bien ses clients, étrangers ou haïtiens, peut avoir autant d’impact ou voire plus d’impacts que des campagnes de communications pour un établissement touristique, hôtel, restaurants, compagnie de tours ou agences de voyage.
Etzer EMILE, M.B.A
Radio Vision 2000