Haïti-Slam : Soirée ’Splash’ à The Backyard Plaidoyer pour les couche-tôt

Tous les jeudis soir au Backyard, rue panaméricaine PV, à lieu une soirée ’Splash’ ou le groupe compas Toxic, accompagné d’un invité à chaque fois différent, fait son show. Jeudi 1er aout s’annonçait soirée Slam avec le Collectif Hors-Jeu, affiche intrigante puisque le Slam n’est pas encore très répandu en Haïti. Les amateurs se sont donc pourléché les babines, espérant pouvoir apprécier des textes puissants et sincères, plein de poésie et de rythme. En effet, ils ont été servis. Ce fut pourtant comme boire une gorgée d’eau après la traversée du désert. Permettez que je m’indigne un peu… beaucoup !

Plaidoyer pour les couches-tôt.

« Si m te konnen toujou dèyè », « Hindsight is 20/20 ». S’il y a une question à se poser au sortir de cette soirée, c’est bien celle-ci : où prend fin la naïveté, l’optimisme têtu, et quand commence réellement une soirée slam/compas annoncée publiquement pour 8 heures ? On annonce 8 heures et à 8 heures pile, cette amateure-ci était fidèlement aux portes du Backyard. Première fois sur les lieux et première impression : c’est mort. Une serveuse nous attrape à l’entrée et nous demande ce que nous cherchons, réponse : « Suis ici pour le Splash ». « Tiens, il est déjà huit heures ?! » demande-t-elle toute étonnée. Après un moment de considération, elle nous conduit à une table et nous apporte le menu.

Ce qui suit a été deux longues heures terribles d’ennui, de spéculations, d’auto-flagellation et d’un mauvais cocktail. Pourquoi être venu aussi tôt ? Pourquoi être restés à attendre jusqu’au bout ? Pourquoi ne pas s’être déplacé pour revenir après ? Pourquoi…Pourquoi… Pourquoi ? Et c’est là qu’intervient l’optimisme mentionné plus haut car, finalement, nous sommes restés dans l’espérance à chaque fois que les quinze prochaines minutes seraient les bonnes. On a donc eu l’ample opportunité d’observer le personnel du bar dans ses préparatifs, les différents tests son (ce fameux ’test 1-2’), les lumières stroboscopiques sur la piste. Les différents spectateurs qui sont d’abord arrivés au compte goutte puis avec un grand mouvement de foule vers 10 heures. Le début de la soirée à 10h15 précises. Quel soulagement de voir monter en scène Le collectif Hors Jeux d’abord. Mais on est déjà fatigués et demain vendredi, faut se lever tôt. On se propose d’assister à 30 minutes de show avant de s’en aller.

A croire qu’il avait entendu nos prières car 30 minutes plus tard le Collectif Hors-jeu quittait la scène pour faire place à Toxic. Quant à nous, nous étions déjà aux portes de notre voiture. Toxic, ce sera pour une prochaine fois.

Les raisons de s’être déplacés si tôt ? Ne rien rater de la soirée, se lever de bonne heure le lendemain, trouver une place ou se garer etc., etc. Rien ne fait le poids devant le retard national. Même pas son imprévisibilité. Les habitués sont clairement venus à 10 heures, le bon geste aurait donc été de demander à un habitué des informations sur l’espace au lieu de se pointer à l’heure dite. Mais pourquoi mettre le tort du côté de celui qui regarde l’affiche et qui prend déjà la peine de confirmer que la soirée aura bien lieu ? Les groupes concernés attendaient-ils le gros du public avant de commencer ? Il suffirait dans tous les cas de mettre l’heure réelle de la performance en évidence et à ce moment-là, les couche-tôt ne seraient pas venus.

Le Slam dans tout ça !

« Le Slam, c’est de la poésie » annonce l’un des membres du collectif Hors-jeu en ouverture de session. Mais plus que la poésie, le slam c’est la liberté d’expression. Des textes que l’on écrit la plupart du temps soi-même, qui sont dits, lus et scandés dans la liberté la plus totale. Historiquement et plus proche de sa forme actuelle, il a été créé dans une perspective de redynamisation de la poésie, un lieu de partage entre poètes de tous styles et de tous milieux. Il y a très peu de règles absolues dans l’art du slam, sinon que souvent dans une soirée, quiconque peut s’inscrire pour dire son texte. Il y a une limite de temps mais pas d’accompagnement sonore, pas de décorations et pas d’accessoires. Parfois ce sont des soirées compétition où un jury est constitué au hasard avec les membres de l’assistance. Chaque culture ou chaque regroupement de slammeurs adapte les traditions du Slam à sa façon. Lire la suite sur altepresse.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *