Haïti-Criminalité/Contrebande : Le parquet de Hinche veut passer à l’offensive
La contrebande, la criminalité et la détention préventive prolongée sont sources de préoccupation pour les autorités judiciaires au plateau central, qui entendent agir pour les combattre, selon les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.
Le lundi 3 juin 2013, la police nationale départementale a saisi un camion transportant 1,800 gallons d’un produit semblable à l’éthanol, a révélé, dans une conférence de presse, le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Hinche, Michel Jean René.
Venant directement de la République Dominicaine, ce produit, qui a transité par la ville frontalière de Thomassique, n’a pas été intercepté par les agents douaniers.
Cette cargaison, dont le propriétaire se retrouve à la prison civile de Hinche, était destinée au marché de la capitale Port-au-Prince, indique le commissaire du gouvernement du chef-lieu du département du Plateau central.
Au cours de sa première audition, l’accusé a reconnu avoir franchi illégalement la frontière avec 1,800 gallons d’alcool.
Le parquet du tribunal civil de Hinche a déjà ordonné une expertise sur le produit intercepté qui n’aurait rien à voir avec l’alcool. Les résultats de l’analyse, faite sur le produit saisi, ne sont pas encore connus.
« La loi interdit la contrebande sous toutes ses formes. Le parquet est en guerre contre le trafic d’éthanol dans le département », dit Jean René.
Depuis 2012, les producteurs de sirop et de clairin ne cessent point d’appeler les autorités départementales à mettre un terme au commerce illégal d’éthanol sur le marché local.
La contrebande d’éthanol est une pratique quotidienne dans toutes les zones frontalières du Plateau central, signalent des habitantes et habitants de Thomassique et de Hinche, interrogés par AlterPresse déclarent.
La problématique de la contrebande devrait interpeller la conscience citoyenne, souligne, pour sa part, Ritha Alteas, porte-parole adjointe de la ligue pour la défense et le respect des droits humains au Plateau central.
« Nos zones frontalières sont dépourvues de contrôle institutionnel. Les contrebandiers en profitent assez bien », déplore Altéas.
Sur la question de la criminalité et du banditisme, qui inquiètent la population du haut Plateau central, des dispositions sécuritaires sont prises et renforcées dans plusieurs communes (dont Hinche, Maissade et Thomassique), notamment après l’assassinat, par balles le lundi 3 juin 2012, d’un membre du conseil d’administration de la section communale (Casec) de Juanaria, annonce le commissaire du gouvernement.
Quant à la détention préventive prolongée, Me. Jean René affirme se pencher actuellement sur plusieurs dossiers, apparemment nombreux, mais dont il n’a pas indiqué la quantité de cas.
Plusieurs cas doivent figurer dans les prochaines assises criminelles de l’été 2013 à Hinche.
Certains détenus auraient déjà 2 ans d’incarcération, sans avoir comparu devant un juge.
La prison civile de Hinche aurait plus de 150 détenus, dont le statut n’est pas rendu public. Le nombre de personnes en détention préventive prolongée n’est pas spécifié.
Par ailleurs, le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Hinche appelle son lire la suite sur alterpresse.org