Haïti-Politique : Vers un consensus pour la promulgation du projet de loi sur les partis politiques
L’Institut pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International), a organisé ce mercredi à Port-au-Prince, une journée de travail autour du projet de loi portant sur la formation, le fonctionnement et le financement des partis politiques en Haïti, a constaté sur place un reporter de Haiti Press Network.
L’IDEA International, convaincu que le dialogue demeure l’outil essentiel pouvant permettre de déboucher sur les progrès sociaux [notamment en matière politique] s’érige en facilitatrice pour organiser cette rencontre à laquelle ont pris part des représentants du Parlement et du pouvoir Exécutif.
L’objectif de cette séance de travail au cours de laquelle les représentants de l’Exécutif ont présenté les objections de celui-ci, est selon la directrice de programme d’IDEA International en Haïti, Mme Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, de contribuer à trouver un consensus en vue d’arriver à la promulgation de ce projet de loi.
Y ont également été remarquées, des personnalités du monde politique et de la société civile, notamment Mme Mirlande Hyppolite Manigat, l’ancien sénateur Déjan Bélizaire et le sociologue haïtien, M. Laënnec Hurbon. L’Exécutif a été représenté par MM Enock Jean-Charles et Michel Vincent.
Après une brève mise en contexte de Mme Marie-Laurence Jocelyn Lassègue, la première intervention magistrale a été assurée par le professeur à l’université, Dr Cary Hector qui, sans se faire prier, a placé ce projet de loi encore en souffrance dans un contexte haïtien, latino-américain et caribéen.
Tout au long de son exposé qui invite à des pistes de réflexions très profondes, l’universitaire s’est appuyé sur deux études faites récemment en 2006 et en 2012 par un organisme dénommé « Baromètre des Amériques », basé à l’Université Vanderbilt aux États-Unis, pour montrer l’évolution de la situation des partis politiques en Haïti entre 2006 et 2012.
Il a attiré l’attention sur le comportement des Haïtiens face aux partis politiques, au système politique mais aussi à la démocratie en tant que telle.
Se basant sur la conclusion des deux enquêtes, M. Cary Hector dit avoir constaté que les Haïtiens accordent un très faible appui aux partis politiques. Alors, souligne-t-il, qu’en même temps, on favorise le système démocratique à un taux plaçant le pays très haut (74.4%) dans le classement par rapport à certains autres pays de l’Amérique latine, notamment le Brésil. En plus du faible appui, avance-t-il, les Haïtiens ne placent pas leur confiance dans les institutions républicaines. D’après-lui, il y a un problème.
« Les études disent avoir remarqué que les Haïtiens appuient beaucoup plus une personnalité politique liée à un parti politique que le parti comme tel », rapporte le professeur Hector, précisant au passage que cela constitue un véritable problème, dans la mesure où la démocratie ne peut être construite sur une personnalité.
Selon le professeur qui n’avait pas sur consigne centré son intervention directement sur le projet de loi relatif aux partis politiques en Haïti, la publication d’une loi soumise par le pouvoir Législatif au pouvoir Exécutif, n’est pas un simple exercice de style.
« Il y a toujours, laisse-t-il comprendre, d’un côté et de l’autre des réserves en termes d’échange de vision et de valeurs à défendre. »
Il a par ailleurs de l’occasion pour souhaiter aux acteurs politiques le développement d’une attitude donnant-donnant démocratique dans l’esprit de la Constitution de 1987 entre l’Exécutif et le Législatif, en ce qui concerne la promulgation de la loi portant sur la formation, le fonctionnement et financement des partis politiques.
Considérés comme partie prenante de la construction démocratique d’un pays, la secrétaire générale du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mme Mirlande Hyppolite Manigat qui fait partie des invités, affirme avoir lire la suite sur hpnhaiti.com