Haïti-télécommunications : La Haïtel se pose en victime et appelle à la négociation

La Haïti Télécommunications internationales S.A (Haïtel) contredit les informations communiquées par l’État haïtien sur ses dettes et se présente comme victime.

Haitel, dont les fréquences doivent être mises en vente, en juillet 2013, par l’Étathaïtien, demande une négociation pour la reprise de ses activités, au moyen d’un document (d’une cinquantaine de pages) remis à certains médias, en marge d’une téléconférence avortée, le vendredi 31 mai dernier, avec le président-directeur général de ladite institution, Franck Ciné.

« Haïtel is ready for business ! What about Haïti ? (Haïtel est prête pour les affaires ! Qu’en est-il d’Haïti ?) », est le titre de cette compilation.

Un clin d’œil, évident au pouvoir, dont le slogan est « Haïti est ouverte aux affaires : Haïti is open for Business ».

Le document cherche à démentir les chiffres, avancés par la direction générale des impôts (Dgi) le lundi 27 mai 2013.

Une guerre de chiffres

D’après Jean-Baptiste Clarck Neptune, actuel directeur de la Dgi, la Haïtel a une dette, estimée à plus de 95 millions de dollars américains et plus de 2 milliards de gourdes (monnaie locale) [US$ 1.00 = 44.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui].

La Haïtel rétorque qu’il s’agit de « dettes fictives ».

Ses passifs sont évalués à « 22 millions, 194 mille et 743.81 dollars, selon les cahiers de la Haïtel », rapporte ce texte, remis à des journalistes par Jean Junior Joseph, un des consultants de cette entreprise.

La Haïtel est déclarée en faillite par la justice haïtienne depuis le 4 juillet 2012.

L’État haïtien est créancier, de premier rang, de cette compagnie, dont il avait 5% des actions, selon Clarck Neptune.

Cette décision de la déclaration de faillite a fait suite à « une demande en justice des propriétaires minoritaires », avait expliqué Neptune aux médias, toujours le lundi 27 mai 2013.

Selon la Dgi, la faillite est frauduleuse, parce qu’elle résulte des virements irréguliers, effectués par Franck Ciné, président-directeur général, vers des banques étrangères.

Mais la compagnie évoque une injustice de l’État, qui avait accordé (en 2009) des franchises aux autres opérateurs, présents sur le terrain en ce moment-là, et non à la Haïtel.

Ce qui aurait rendu Haitel moins compétitive.

Ciné et Neptune

Dans ce même document, une lettre de la Haïtel, datée du 18 octobre 2007 et adressée au conseil national des télécommunications (Conatel), mentionne le nom de Jean-Baptiste Clarck Neptune dans la liste des avocats de cette entreprise qui patauge en pleine fraude.

L’actuel titulaire de la Dgi était aussi « spécialiste de la fiscalisation » de cette société anonyme, toujours d’après ce recueil de correspondances, transmises à la presse en guise de justificatifs.

Pour sa part, Franck Ciné n’a pas démenti, non plus, les informations, selon lesquelles il avait effectué des virements de fonds de la compagnie sur ses comptes personnels dans des banques étrangères.

Franck Ciné se dit toutefois « prêt à s’acquitter » de ses dettes envers l’État.

Pour l’instant, Franck Ciné est aux États-Unis d’Amérique, se mettant ainsi à l’abri d’une plainte déposée à son encontre par-devant les autorités judiciaires.

Escroquerie, abus de confiance et association de malfaiteur, sont, entre autres, les motifs de cette déposition.

Haitel ne veut pas lâcher prise

Par ailleurs, l’entreprise privée de télécommunication « déclarée en faillite » affirme qu’il lire la suite sur alterpresse.org

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *