Haïti – Économie : Révision à la baisse de la croissance mondiale pour 2013 et 2014…Perspectives pas du tout prometteuses pour l’économie haïtienne

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a revu hier jeudi une nouvelle fois à la baisse sa prévision de croissance de l’économie mondiale, qui devrait atteindre 2,3% en 2013, au même niveau qu’en 2012, et passer à 3,1% en 2014 sous l’effet de la reprise américaine.
Dans une version révisée de son rapport intitulé « Situation et perspectives de l’économie mondiale en 2013 », le département des Affaires économiques et sociales de l’ONU (DESA) souligne que d’importantes incertitudes demeurent concernant les perspectives pour l’économie mondiale.
Outre la crise en zone euro, qui reste un facteur de risque majeur, et les difficultés budgétaires aux Etats-Unis, le rapport de l’ONU cite de nouveaux risques à moyen terme, tels que les effets potentiellement nuisibles des mesures monétaires prises par le Japon pour doper son économie. Le rapport mentionne à cet égard la forte dépréciation du yen japonais qu’on constate ces jours-ci avec plus de 101 yen pour un dollars américain.
L’ONU n’a cessé de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale depuis un an: de 2,7 à 2,4 puis 2,3% pour 2013 et de 3,0 à 3,2 puis 3,1% pour 2014.
Le rapport note que, depuis la fin de l’an dernier, les principales économies ont pris des mesures pour limiter les risques systémiques et restaurer la confiance mais sans parvenir à améliorer de manière significative la croissance ni l’emploi. Un cas qui est relativement similaire à l’économie haïtienne depuis l’exercice 2011- 2012.
Dans la zone euro, la croissance est ralentie par les programmes d’austérité et la faiblesse de l’offre de crédit. L’économie de la zone restera en récession en 2013 (-0,4%) et se redressera timidement en 2014 (+1,1%), prévoit le rapport.
Les perspectives sont meilleures aux Etats-Unis où se trouve la majorité de la diaspora haïtienne: Washington a évité le « mur budgétaire », la banque centrale américaine a maintenu sa politique accommodante et l’immobilier repart. D’où une croissance qui baisse légèrement en 2013 à 1,9% (contre 2,2% en 2012) pour se redresser l’année suivante à 2,6%.
Malgré une décélération depuis 2011, où elle s’établissait à 9,2%, la croissance chinoise devrait rester robuste, à 7,8% en 2013 et 7,7% en 2014. Mais si elle chutait à 5%, une hypothèse qui ne peut être exclue selon le rapport, l’activité économique mondiale en subirait le contrecoup, surtout dans les pays en développement exportateurs de matières premières.
Les économistes de l’ONU ont souligné que  « l’emploi est toujours le principal défi dans un grand nombre d’économies au moment où la croissance mondiale reste atone ». Ainsi, le chômage dans la zone euro a atteint un record absolu de 12,1% en mars 2013 et devrait grimper à 12,8% en 2014, avec des extrêmes en Espagne (26,7%) et en Grèce (27,2%). Aux Etats-Unis, le chômage a baissé mais reste historiquement élevé et devrait avoisiner les 7% en 2014.
Les perspectives pour l’économie haïtienne pour le reste de l’année ne sont pas du tout prometteuses, malgré la dernière conférence de la Banque de la République d’Haïti (BRH) qui a tenté de calmer hier les esprits. L’économie haïtienne est stable macro-économiquement, mais cette stabilité est très artificielle et fragile.  Elle ne garantit pas une meilleure croissance pour 2013 et une amélioration du chômage dans le pays.  Cette stabilité macroéconomique dans le pays n’implique nullement de meilleures conditions de vie pour une population frustrée, des investissements directs étrangers plus importants et un meilleur contrôle de l’inflation qui reste toujours trop élevée pour la majorité des Haïtiens.
Riphard Serent
Vision 2000

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