Haïti – Sport: Dr Gérard Janvier prône le professionnalisme dans le football haïtien

Grande attraction pendant l’intersaison pour avoir engagé le très demandé technicien Cubain, Luis Armelio Garcia et pris siège à Jacmel, en lieu et place du Bas-peu- de Choses, le Victory SC n’a pris malgré tout, au terme du premier tour, que la quatrième place du classement du championnat national de D1. Au lieu de déplorer la position de son équipe, c’est un président du Victory SC très satisfait et très ouvert qui s’est adressé aux Internautes de l’ashaps.com. Il en a profité pour parler du nouveau statut de son équipe, l’intégration des siens à Jacmel, avant de monter au créneau, et sans mâcher ses mots pour critiquer sévèrement l’instance organisationnelle de la compétition reine du pays, la Cocon. Ci-après une interview du Dr Gérard Janvier Fils au Nouvelliste.

L’ashaps.com : Le Victory SC a terminé le premier tour de la compétition avec (16) points, et est pointé à la troisième place. Alors, êtes-vous satisfait de la prestation d’ensemble de votre équipe ?

Gérard Janvier Fils : Rien qu’en regardant la position du Victory SC, il n’y a pas lieu de parler de satisfaction. Toutefois, du point de vue administratif, le comité exécutif est très satisfait. Dans l’ensemble, et ce, pour vous répondre clairement, je crois que le bilan de l’équipe est mitigé.

Ashaps : Que pensez-vous concernant le travail effectué par Luis Armelio Garcia aux commandes du Victory SC ?

GJ : Sans vous cacher, moi et les autres membres du comité exécutif, nous sommes très satisfaits de son travail. Il a su inculquer, et ce, dans un laps de temps très court, la mentalité de gagnant aux joueurs de l’équipe. Certainement les Haïtiens ont du talent, mais ils ne savent pas jouer au football. Armelio nous a fait savoir qu’il y a trop de fioriture dans le jeu que pratiquent des Haïtiens. Ainsi, il essaie de construire une équipe forte tactiquement. Pour ce qui est des résultats, ça vient peu avant la phase finale. Nous avons confiance dans le travail effectué par Armelio et il nous faut attendre pour savourer le fruit d’énormes efforts et sacrifices consentis sur le terrain, et ce, en passant par les investissements des dirigeants.

Ashaps : Est-ce que le Victory SC est une société anonyme ?

GJ : Oui, et cela fait plus d’une année. Le Victory SC est une société anonyme, et l’actionnaire majoritaire de l’équipe est Alexandre Lafallaise, un natif de la ville de Jacmel. Autrement dit, c’est un groupe d’hommes actionnaires qui gère l’équipe A du Victory SC. Ces actionnaires ont investi leur argent, et ce, avec pour objectif premier de gagner beaucoup plus avec le temps. Ainsi, il n’y a pas de bénévolat au sein de l’équipe. Tout le monde est lié à l’équipe par un contrat. Par exemple, le plus petit contrat d’un joueur au sein du club est de (10.000) gourdes, et ça varie tout dépens du joueur en question, car il y en a d’autres qui touchent plus de (25.000) gourdes par mois. Toutefois, l’équipe de la D3 et les joueurs qui sont au centre de formation du club doivent batailler ferme pour intégrer le groupe pro afin qu’ils puissent bénéficier des avantages offerts par le Victory SC. En passant, les dirigeants du Racing Club Haïtien ont commis une erreur colossale en refusant l’offre du président de la République, Joseph Michel Martelly pour faire de l’équipe une société anonyme.

Ashaps : Le Victory SC a fait son come back à Jacmel, là où il avait essuyé un échec par le passé. Alors, est ce que vous jugez satisfaisant, l’accueil réservé par le public jacmélien au Victory SC ?

GJ : Je suis très satisfait, et ce, à tous points de vue. Tous les joueurs sont logés au même local. Ainsi, ils représentent le symbole même du club. C’est pourquoi, nous avons beaucoup investi pour qu’ils aient un repas de standard international. Nous avons aussi dépensé de l’argent pour rénover le parc Pinchinat. Sans vous cacher, le public répond présent, et les recettes sont plus roses, longtemps comparées à celles du stade Sylvio Cator. Il n’y a pas de photo entre le parc Pinchinat et le stade Sylvio Cator, là où nous ne cessions de perdre notre argent.

Ashaps : Revenons à la compétition. Pensez-vous renforcer votre équipe avant le coup d’envoi du second tour ?

GJ : Certainement ! D’autant plus que nous avons laissé partir Vaniel Sirin. Nous sommes à la recherche d’un très bon attaquant et d’un gardien de but. Fait étonnant, il n’y a pas ce genre de joueurs en Haïti. Ainsi, c’est en République Dominicaine que nous sommes obligés de nous rendre pour recruter ces joueurs. C’est une preuve tangible et convaincante que le foot haïtien est en perte de vitesse. Autrement dit, ce n’était pas un hasard, la victoire des Dominicains (3-1) aux dépens des Haïtiens. Si la Fédération ne fait rien pour éradiquer le mal qui ne cesse de ronger notre football, Haïti serait dans la tourmente  pour battre la Dominicanie dans les jours qui viennent.

Ashaps : Vous avez fait allusion tout à l’heure au centre de formation du Victory SC. Alors, est ce que vous avez en tête l’idée d’envoyer les meilleurs talents issus de votre centre à l’étranger pour que le club puisse avoir les moyens de sa politique ?

GJ : Vous venez de dévoiler exactement la philosophie du Victory SC. Nous sommes à la recherche des meilleurs talents. Le comité compte beaucoup sur ces jeunes pour redorer le blason de l’équipe. Nous voulons que le Victory SC soit entièrement une équipe professionnelle. Pour atteindre cet objectif, nous avons non seulement engagé les meilleurs jeunes entraîneurs du pays, mais aussi, encadré les jeunes footballeurs plein de talent. Nous sommes en train d’étudier la possibilité pour que le Victory SC ait une école de foot à travers divers départements du pays.

Ashaps : Quel est votre jugement sur l’organisation du premier tour du championnat national de D1 ?

GJ : J’en ai marre de parler de la Cocon. Nulle part dans le statut de la Fédération haïtienne de football, il est question de Cocon. La Fifa n’a connu qu’une instance, la Ligue nationale de football (Linaf). En conclusion, je peux vous dire que la Cocon, c’est un instrument utilisé par les membres du bureau fédéral pour vilipender les clubs de football.

Ashaps : Quel est l’objectif principal de votre équipe pour cette saison ?

GJ : Nous avons placé la barre très haut. D’abord, nous sommes très déterminés à l’idée de finir parmi les six premiers. Ensuite, nous allons jouer pour surclasser tout le monde et remporter le titre. Finalement, nous avons à l’esprit le sentiment de faire dans la ligue des champions de la Concacaf, ce qu’aucune équipe haïtienne n’a encore fait.

Ashaps : Votre mot final ?

GJ : Je remercie les Internautes de l’ashaps.com, tous ceux et toutes celles qui n’ont pas marchandé leurs efforts pour supporter le Victory SC.

 Propos recueillis par Légupeterson Alexandre petoo76@aim.com (http://ashaps.com)

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