Haïti-Insécurité : 230 décès par balles entre janvier et mars 2013, selon Jilap
La Commission épiscopale nationale Justice et paix (Jilap) révèle 230 décès par balles sur 296 cas de victimes de violences dans son 46e rapport sur la violence dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince pour la période de janvier à mars 2013, apprend AlterPresse.
Pour le trimestre antérieur (octobre-décembre 2012), sur 377 cas de victimes de violences, 286 personnes ont été tuées par balles.
Au cours de ce dernier trimestre, 17 personnes sont mortes dans des accidents de circulation et 33 autres dans des circonstances qui n’ont pas été élucidées, selon les chiffres du rapport.
22 femmes sont victimes de violences de janvier à mars 2013, d’après Jilap, qui signale aussi le lynchage de 19 personnes contre 25 victimes pour la période précédente.
Le niveau d’actes violents demeure important notamment la violence armée dans la zone métropolitaine, avance le document qui précise la difficulté d’avoir connaissance de tous les crimes.
Jilap expose la difficulté d’identifier correctement les victimes du fait que plusieurs cadavres n’entrent même pas à la morgue de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti.
Cette négligence, selon elle, démontre le peu de suivi fait par les autorités judiciaires pour ouvrir une enquête après un assassinat.
Le rapport fait état des flambées de violences qui font surface de temps à autre dans plusieurs zones notamment à Fontamara 27 dans le quartier de Delouis où, le 17 janvier 2013, 11 personnes ont trouvé la mort.
Une connivence étrange semblerait s’établir entre la police et certains gangs armés dans certains quartiers populaires, constate Jilap, déplorant le fait que des civils armés font office d’informateurs pour cette institution.
L’activité des gangs armés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince reste incontrôlée, observe t-elle.
« Comment convaincre les hommes politiques que l’établissement de la démocratie et l’Etat de droit ne peut passer par la violence et la corruption ? », s’interroge Jilap.
L’organisme croit qu’une société civile haïtienne engagée est nécessaire pour lutter contre la violence dans le pays et la zone métropolitaine en particulier.
Elle appelle à la construction d’un engagement citoyen qui est le propre d’une société civile organisée, dynamique et responsable jouant son rôle de protection, de contrôle et de participation.
Les secteurs organisés de la vie nationale doivent garantir le devenir de la nation par une implication citoyenne qui est le résultat d’une pédagogie d’éducation axée sur la promotion d’une culture citoyenne, encourage t-elle.
Elle déplore le comportement de l’administration du président Michel Martelly qui ne définit pas une politique de sécurité publique qui soit en mesure de protéger les gens. Les citoyens sont prisonniers dans leurs propres quartiers, souligne l’organisme, en référence aux gens de Delmas 2 (secteur nord) et ses environs qui se retrouvent sous la menace du gang Base 117 qui s’est renforcé en armements, qui tue, viole, vole et terrorise toute la zone.
Idem pour certains quartiers comme Martissant qui offrent le même spectacle de violence. (alterpresse.org)