Haïti-Éducation: 500 enseignants du Sud et du Sud-Est diplômés en langue française

Une délégation conduite par le directeur général du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle, M. Denis Cadeau, accompagnée des responsables de la Francophonie en Haïti, s’était rendue dans le Sud-Est et le Sud, notamment à Jacmel et aux Cayes, les mardi 23 et mercredi 24 avril 2013, dans le but de procéder à la remise de certificat à 500 enseignants du fondamental ayant pris part à une formation de 9 mois en langue française.

C’est un diplôme français délivré par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui doit servir les enseignants n’importe où dans le monde, selon ce qu’a fait savoir le directeur général du ministère, M. Denis Cadeau au cours des cérémonies qui s’étaient déroulées respectivement à l’Efacap de Meyer (Jacmel) et à la Direction départementale Sud du MENFP.

Ce projet porté par le ministère de l’Éducation nationale a bénéficié de l’appui technique et financier de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), de l’Institut français d’Haïti (IFH) et du Réseau des Alliances françaises en Haïti. La mise en œuvre sur le terrain a été assurée par le Comité national de l’IFADEM en Haïti, présidé par Jacque Yvon Pierre.

Le projet de l’IFADEM est monté autour d’un programme qui embrasse les écoles, la pédagogie, les technologies numériques, l’éducation de base, la qualité, le réseau, l’innovation, la formation à distance, l’enseignement du français, la formation des formateurs.

Les enseignants ayant obtenu une moyenne supérieure ou égale à 60 ont reçu un certificat. Tandis que ceux qui ont une note en dessous de 60 avaient droit à une attestation de participation. Les tuteurs et les tutrices (formateurs) recevront leur certificat dans les jours à venir, d’après ce qu’a annoncé le président du Comité national de l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (IFADEM), M. Jacques Yvon Pierre.

Selon le directeur Denis Cadeau, cette formation tenue à la fois à distance et sur place qui visait les instituteurs du premier et du deuxième cycle du fondamental, s’inscrit dans le cadre du Plan opérationnel pour la refondation du système éducatif en Haïti.

Présentant ses mots de félicitation aux récipiendaires pour l’effort accompli, M. Cadeau les a invités à faire un faisceau au côté du ministère en vue de relever le défi relatif au virage vers la qualité, tant prônée par le ministère.

« L’éducateur que je suis, qui précède et qui succédera à ma présente fonction de directeur général du ministère, connait les faiblesses organisationnelles, structurelles et institutionnelles du secteur de l’éducation. L’éducateur que je suis, sait que l’un des écueils qui pèsent négativement lourds sur la qualité de l’éducation en Haïti, réside dans la sous-qualification des maîtres et des administrateurs de l’éducation », a-t-il dit, avant de déclarer au passage être interpellé par ce dispositif de formation novateur et prometteur.

Pour sa part, le président du Comité national de l’IFADEM, M. Jacques Yvon Pierre a, dans son allocution de circonstance, fait un véritable plaidoyer en faveur du développement de l’IFADEM en Haïti, en dépit, rappelle-t-il, de nombreuses difficultés rencontrées dans la mise œuvre de ce projet pilote dans la région du Sud. Aussi, annonce-t-il son implantation bientôt dans cinq autres départements du pays. Ce, a-t-il souligné, dans le souci de former le plus grand nombre d’enseignants possible en langue française.

S’adressant aux enseignants, M. Pierre les a exhortés à mettre les acquis au profit des enfants en salle de classe. « Chers récipiendaires, vous avez suivi ce programme de français langue seconde. Bravo à vous ! Bravo pour tous les efforts que vous avez consentis pour y parvenir. Tout en favorisant la promotion de notre langue nationale qu’est le créole haïtien, il est important que les enfants qui vous sont confiés parviennent à une maîtrise du français. Langue avec laquelle nous avons des affinités historiques et culturelles », a-t-il martelé sous une pluie d’applaudissement de l’assistance.

À Jacmel aussi bien qu’aux Cayes, les récipiendaires n’ont pas caché leur sentiment de satisfaction d’avoir participé à ce programme. Les bénéficiaires ont remercié et félicité les responsables du MENFP ainsi que les représentants de la Francophonie pour avoir mis en œuvre cette initiative qu’ils qualifient d’ailleurs de louable. Ils ont promis de transmettre valablement les connaissances acquises aux élèves en salle de classe.

« Comme le jugent beaucoup de participants ayant pris part à la formation, je pense que c’était une bonne initiative. Cela nous permettra d’enseigner le français correctement à nos élèves. Que cette initiative se poursuive ! », a souhaité Adèle Jovin, souriante.

La déclaration de Jean-Daniel Germain, un autre enseignant bénéficiaire du programme en provenance de Camp-Perrin, n’est pas différente de celle d’Adèle. « C’est une bonne initiative. C’est très bien. Chapeau pour les initiateurs », a-t-il lâché.

Il faut dire que le sentiment de satisfaction exprimé par les enseignants a également traversé les responsables du MENFP et ceux de la Francophonie en Haïti, représentée respectivement par Mme Chantale Moreno de l’OIF, Katty Saint-Louis de l’AUF et Isabelle Fenouillet de l’IFH. D’après eux, la maîtrise du français et du créole permettra aux élèves haïtiens de mieux appréhender les notions transmises dans les salles de classe.

Par ailleurs, les représentants de la Francophonie en Haïti ayant œuvré à la concrétisation de ce programme de formation des maîtres, ont réitéré leur volonté d’appuyer le ministère dans ses projets éducatifs pour le bien du système. (hpnhaiti.com)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *