Haïti/Séisme-Reconstruction: Perdre son abri de fortune

Photo : La Presse canadienne (photo) APUn camp de fortune en Haïti pour les victimes du tremblement de terre, photo du 22 avril 2013. 
Les expulsions forcées de personnes déplacées par le séisme de janvier 2010 en Haïti se sont intensifiées depuis le début de l’année, signale l’organisation non gouvernementale Amnistie internationale (AI), qui ajoute que le gouvernement de Port-au-Prince ne fait rien pour mettre fin à cette pratique, même qu’il y participe souvent.
C’est évidemment la lenteur de la reconstruction des logements à la suite du tremblement de terre qui explique qu’autant de citoyens soient évincés des abris de fortune qu’ils ont été obligés d’habiter.

Selon Amnistie internationale, près de 1000 personnes ont été expulsées manu militari au cours des trois premiers mois de 2013. Elles s’ajoutent aux 61 000 qui avaient subi le même sort entre juillet 2010 et fin 2012. Selon l’ONG, le rythme des expulsions avait pourtant ralenti et presque cessé au cours de 2012.

Les gens sont chassés de camps de réfugiés établis sur des terrains privés vacants ou dans des espaces publics comme les stades, les terrains de stationnement et les parcs.

Le séisme du 12 janvier 2010 avait fait plus de 200 000 morts et jeté à la rue environ 2,3 millions de personnes. Certaines d’entre elles ont trouvé refuge chez des membres de leur famille, souvent dans des régions qui avaient été épargnées par le séisme. Au plus fort de la crise, 1,5 million de personnes vivaient dans des camps. Il en reste encore 320 000, dont « près d’un quart vit sous la menace d’une expulsion forcée plus de trois ans après le tremblement de terre », selon Janvier Zuñiga, conseiller spécial d’Amnistie internationale.

«Vers 10 heures du matin, des policiers sont arrivés au camp avec des hommes armés de machettes et de couteaux. Ils nous ont insultés et ont commencé à démolir nos tentes. Les hommes nous bousculaient et les policiers agitaient leurs pistolets devant nous pour nous dissuader de réagir», raconte une ancienne résidante d’un camp de Port-au-Prince, citée dans un rapport d’AI intitulé Nulle part où aller, publié mardi.

Amnistie internationale rappelle que les normes internationales stipulent que les évictions ne doivent se faire qu’en dernier ressort, après la mise en place de mesures de protection.

D’autre part, selon l’organisation de défense des droits fondamentaux, le gouvernement ne protège pas adéquatement les femmes contre les risques de viols dans les camps.

En outre, depuis le départ de la plupart des travailleurs humanitaires étrangers vers le début de 2011, une proportion grandissante de personnes déplacées se retrouve sans eau potable ni installations sanitaires.

Amnistie internationale a malgré tout eu un bon mot pour le gouvernement haïtien, qui est en train de se doter d’une politique du logement. (http://www.ledevoir.com)

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