Haïti-Duvalier : Le Collectif contre l’impunité renouvelle ses critiques sur la lenteur de l’audition des plaignants
Le Collectif contre l’impunité renouvelle ses critiques sur la lenteur enregistrée dans l’audition des plaignantes et plaignants dans le cadre du procès contre l’ancien dictateur Jean-Claude Duvalier.
« Nous avons perdu beaucoup de temps, c’est le fonctionnement du tribunal, la justice est très lente en Haïti, c’est dommage », déplore Danièle Magloire, dans une interview accordée à AlterPresse.
La dernière séance d’audition remonte au 11 avril à la cour d’appel du tribunal de première instance de Port-au-Prince.
Lors de cette l’audience, Henry Faustin a été auditionné comme le quatrième plaignant après Robert Duval, Alix Fils Aimé, et Nicole Magloire, entendus tour à tour dans cette affaire concernant Jean-Claude Duvalier, accusé de crimes contre l’humanité et de détournements de fonds.
Lors de l’audience, Henry Faustin n’a pas caché ses déboires devant les juges concernant les tortures qui lui ont été infligées en prison par les sbires du régime duvaliériste.
Faustin rappelle avoir été arrêté le 15 juin 1976 par deux civils appartenant au Service de détection (Sd).
Lors de son arrestation, il dit avoir été enchainé en forme de toupie par ses bourreaux qui lui frappaient à chaque réponse négative durant son interrogatoire qui a duré plus de six heures de temps.
« A force d’être battu à la tête, tout mon corps était gonflé, j’avais même eu, par la suite, des problèmes visuels », souligne Henry Faustin avec tristesse.
Dans l’attente de son audition, le jeudi 19 avril prochain, le plaignant Raymond Darius affirme, pour sa part, son scepticisme dans le processus judiciaire en cours et qualifie le procès de cosmétique.
Ce procès pourrait aboutir à une mascarade de jugement, avertit-il tout en se disant prêt à épuiser tous les recours et même ceux des instances internationales dans le cas où l’ordonnance serait défavorable aux victimes.
« L’objectif de notre bataille, c’est de casser l’ordonnance du juge Carvès Jean », réaffirme Danièle Magloire, très optimiste.
Par ailleurs, le 26 avril prochain marquera les 50 ans d’une grande opération de repression conduite sous la présidence de Francois Duvalier, père de Jean-Claude. Plusieurs familles ont été massacrées, le 26 avril 1963, suite à une tentative d’enlèvement orchestrée par le pouvoir.
Lors de cette opération effectuée par des Macoutes (milice) de l’époque, plusieurs familles présumées opposées au gouvernement ont été encerclées dans leurs domiciles, puis tuées. Parmi elles, se trouvaient des personnes âgées, enfants, nourrissons et domestiques. (alterpresse.org)