Haïti – Social : 567 familles du Camp «Grâce Village» risquent l’expulsion

Plus tôt cette semaine, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) a accordé des mesures de précautions en faveur des 567 familles, qui sont sous la menace constante d’expulsion dans le camp Grâce Village, situé entre Lamentin 52 et 54 dans la Commune de Carrefour. Compte tenu de la menace « imminente » à ces derniers dans le camp, la CIDH a exhorté le Gouvernement d’Haïti :

– D’adopter les mesures nécessaires pour éviter l’usage excessif de la force et de la violence dans toute expulsion. En particulier, afin de garantir que les actions des pouvoirs publics ainsi que ceux des parties privées ne posent aucun risque pour la vie et l’intégrité personnelle des résidents du camp ;

– De mettre en œuvre des mesures de sécurité efficaces, en particulier, pour s’assurer qu’il y a une patrouille adéquate autour et à l’intérieur du camp et d’installer des postes de police à proximité du camp. A cet effet, la CIDH demande au gouvernement de fournir une protection spéciale aux femmes et aux enfants ;

– De s’assurer que les résidents ont accès à l’eau potable nécessaire aux besoins de base ;

– De consulter les bénéficiaires et leurs représentants sur les mesures qui doivent être prises. En particulier, s’asurrer que le comité des résidents du camp ainsi que des groupes locaux de femmes puissent participer pleinement à la planification et à l’exécution des mesures mises en œuvre pour le bénéfice des résidents, y compris les mesures axées sur la prévention de la violence de genre et d’autres formes de violence dans le camp ;

– D’informer [le public] concernant les mesures adoptées, de manière à enquêter sur les événements, qui justifie l’adoption de mesures de précautions.

La CIDH rappelle que les résidents de Grâce Village ont été victimes de harcèlement significatif et permanent, qui inclus la complicité du gouvernement à la fois au niveau local et national. Le propriétaire présumé de la terre est le Pasteur Joel Jeune, Fondateur d’une organisation 501(c)(3) basée en Floride, « Grace International Inc. » a des liens proches avec le bureau du maire et la police locale, dont il a sollicité l’aide pour procéder à des expulsions illégales. Avec ses forces de sécurité privées et la police haïtienne, le Pasteur a déjà orchestré et participé à de violentes expulsions forcées, des familles déplacées vivant à l’intérieur de Grâce Village.

« Les recommandations formulées par la CIDH, reconfirme, que les expulsions forcées dans les camps de déplacés non seulement ajoute un traumatisme des victimes du séisme de janvier 2010, mais sont une violation des droits humains, haïtien et internationaux » a déclaré Nicole Phillips de l’Institut pour la Justice et la Démocratie en Haïti, ajoutant que les « propriétaires fonciers devraient exprimer leurs préoccupations avec le gouvernement haïtien et la communauté internationale qui n’ont pas fourni un logement adéquat aux personnes sinistrées, plutôt que de faire violence à l’égard des communautés déplacées désespérées de trouver un refuge. ». (haitilibre.com)

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