Haïti-Justice-Minustah : Johnny vit son calvaire continuel au mépris des autorités
Le conseil d’avocats assurant la défense du jeune Johnny Jean, violé le 28 juillet 2011 par des casques bleus uruguayens de la mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), a condamné vendredi le laxisme affiché par les autorités haïtiennes et uruguayennes dans les démarches visant à trouver justice pour la victime.
Les avocats de Johnny disent avoir appris avec stupéfaction que lors de la présentation des lettres de créances du nouvel ambassadeur Uruguay en Haïti Raul Pollack Giampietro au Président de la République, la question de Johnny Jean n’a pas été abordée.
« L’ambassadeur de l’Uruguay nous a appris, aussi extraordinaire que cela puisse paraitre, que ce serait par voie de presse que l’exécutif uruguayen aurait appris que 3 des 4 matelots auraient été condamnés pour violences privées », a indiqué Me Gervais Charles, un des avocats de la victime.
Le conseil de défense a condamné l’attitude du gouvernement haïtien qui, selon lui, est plus apte à défendre la cause de la Minustah à chaque fois que ses soldats commettent une violation dans le pays.
« Le Gouvernement nous a abandonné dans les sphères très difficile des relations internationales », a regretté Me Charles. Le juriste a rappelé que c’est le gouvernement qui a permis par l’octroi de l’immunité, à ces matelots d’échapper à la justice haïtienne et a donc, du coup, enlevé aux avocats haïtiens le droit imprescriptible de rechercher la justice devant les tribunaux.
Les défenseurs de Johny Jean ont donc, en ce sens, invité l’état haïtien à prendre fait et cause pour son jeune ressortissant victime du forfait des soldats uruguayens.
Par ailleurs, les avocats de la victime ont annoncé qu’il va porter l’affaire devant le conseil de sécurité des nations Unies et devant l’Assemblée générale tout en menaçant de mettre en cause l’état haïtien s’il refuse d’assumer sa responsabilité dans le dossier.
« Nous sommes persuadés que dans ces Instances (NDLR : le conseil de sécurité des nations Unies et l’Assemblée générale), nous trouverons des interlocuteurs plus sensés que les représentants de la Minustah en Haïti », ont déclaré les avocats.
D’un autre côté, la famille de Johnny, a fait savoir que leur fils vit un calvaire continuel depuis le viol qui a beaucoup bouleversé sa vie. « Johnny Jean se comporte comme un fou maintenant», a confié son père Ferest Buissereth déplorant l’attitude des autorités haïtiennes qui, d’après lui, se rangent plutôt aux côtés de la Minustah dans le dossier. (hpnhaiti.com)