Haïti/Économie-FMI: 7.4 millions de dollars de prêt pour Haïti..

Le Fonds monétaire international (FMI) veut tenir ses engagements à Haïti et a annoncé, hier lundi 11 mars 2013, avoir mis à la disposition du pays 7,4 millions de dollars supplémentaires au titre de l’aide accordée à l’économie haïtienne après le séisme dévastateur de janvier 2010, selon ce qu’a rapporté le journal le Monde.
Le versement de ces fonds porte à environ 54,1 millions de dollars le montant total des prêts débloqués par l’institution en faveur d’Haïti depuis quelques mois après le séisme, soit depuis juillet 2010.
Le FMI avait alors ouvert à l’économie haïtienne une ligne de crédit totale de quelque 60 millions de dollars sur trois ans et effacé 268 millions de dollars de dette pour soutenir l’effort de reconstruction du pays après le séisme qui avait fait, comme vous le savez, plus de 250 000 victimes  et  emporté environ 120% du PIB du pays.
Evaluant la situation du pays, les équipes du FMI avaient en décembre 2012 estimé que la croissance économique de l’économie haïtienne pourrait atteindre 6 à 7 % en 2013 « dans un contexte de stabilité politique et de sécurité «  et à condition que la reconstruction du pays s’accélère. A déjà deux trimestres de la fin de l’exercice fiscal, cette accélération de la reconstruction n’est pas encore observée et le FMI peut être déjà bien déçu de ses prévisions 2013 pour l’économie haïtienne.
Il faut rappeler qu’en 2012, la croissance de l’économie haïtienne a cependant déçu plus d’un, avec un taux de 2,8 % selon les derniers chiffres de l’IHSI, contre 5.6% enregistré en 2011, un an après le séisme. Les secteurs qui ont le plus contribué à l’augmentation du PIB en 2012 sont : les Industries manufacturières, qui ont crû de 7,0% ; les ‘’Bâtiments et Travaux publics’’ qui ont progressé de 5,3%, soit en dessous des attentes de la population et la branche ‘’Commerce, Restaurant et Hôtels’’ dont la valeur ajoutée, en volume, a augmenté de 3,7%.
Le FMI avait par ailleurs estimé que la mise en œuvre du programme de réformes exigées en contrepartie de l’aide était « relativement satisfaisante » même si le gouvernement devait encore augmenter ses « ressources internes » et limiter les dépenses publiques.
Le FMI aurait pu donner une meilleure attention à Haïti, si nous étions beaucoup plus sérieux en matière de gouvernance économique, avec un renforcement véritable de nos institutions publiques et une lutte véritable contre la corruption et des gaspillages.  Le taux de croissance économique d’Haïti pour 2013 risque bien d’être inférieur à 2%, selon certains analystes, si la conjoncture d’incertitude et d’impasse institutionnelle actuelle persiste.  On ne peut pas marronner avec les affaires d’investissements et de croissance dans un pays qui en a un besoin urgent.
Riphard Serent
Vision 2000

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