Haïti – Social : «Être une fille et porter un handicap est un défi tout spécial» (Dixit Gérald Oriol Jr.)

Jeudi, au Karibe Convention Center, en prélude à la célébration le 8 mars, de la « Journée Internationale des Femmes », Gérald Oriol Jr, Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées en Haïti, dans son intervention, s’est attaché particulièrement à un combat particulier, celui de l’accès des filles à l’école.

Discours de Gérald Oriol Jr :
« Chers amis,

Nous sommes ici ce jour en prélude à la commémoration de la journée mondiale des femmes en désirant nous attacher particulièrement à un combat particulier, celui pour l’accès des filles à l’école.

Je voudrais très brièvement apporter ma pierre aux travaux de ce jour. Être une fille n’est certes pas un handicap. Pourtant, cela comprend des vulnérabilités spécifiques et la difficulté d’exercer des droits fondamentaux. Il n’est pas nécessaire de se remuer les méninges pour comprendre que si être une fille est souvent compliqué, être une fille et porter un handicap est un défi tout spécial.

Le cumul de vulnérabilités chez une personne handicapée de sexe féminin se vérifie hélas dans de nombreux abus voire dans des crimes. Pourtant, si ces cas extrêmes soulèvent normalement l’indignation et sont l’objet d’une certaine attention, on ne peut être certain qu’il en est de même pour une problématique simple et quasi universelle : les filles sont moins scolarisées que les garçons, et l’accès des personnes handicapées à une scolarisation adaptée est toujours à conquérir. Que dire alors des filles vivant avec un handicap ?

Je ne dis pas cela comme si cette difficulté devait occulter les autres. Se préoccuper de l’accès des filles à l’école, ne veut pas dire qu’on ne va plus faire d’effort pour que les garçons y accèdent davantage et mieux eux aussi. Non ! Mais il y a dans le combat pour les droits des personnes spécialement vulnérables, une beauté, une dignité particulière qui est aussi redoutablement efficace.

Si je m’attache à la discrimination frappant les filles handicapées en matière de scolarité, c’est en vertu du principe fondamental d’égale dignité de toutes les personnes humaines. Si je travaille pour que les filles handicapées soient de moins en moins exclues de l’école, j’élève ma dignité personnelle et je relève la dignité de ma communauté, certes, mais je pousse aussi les écoles, les pouvoirs publics, les associations, les parents, les enseignants eux-mêmes à agir dans le sens d’un meilleur accès à une éducation de qualité pour TOUS !

Alors que dans le monde matériel, travailler pour habiller Paul revient souvent à déshabiller Pierre, dans le monde moral, dans le combat pour les droits de la personne humaine, travailler pour habiller Paul aidera Pierre à être mieux vêtu. En ce sens, j’invite chacun à travailler dans le domaine pour lequel il a développé une sensibilité particulière, car nul ne saurait se battre également sur tous les fronts, mais sans jamais oublier qu’à la racine de tous les combats pour les droits de la personne comme à leur terme, il y a la dignité intangible de chaque personne humaine : nos combats se complètent, nous traçons le même chemin.

L’avancement du droit des filles à être scolarisées et celui des personnes handicapées à accéder à une éducation adaptée ne se rencontrent pas seulement dans le combat en faveur des filles handicapées. Ils se rencontrent dans un combat plus large pour l’accès universel de nos enfants à l’éducation, lui-même lié au combat pour le respect de la personne humaine dans toutes ses dimensions.

Je vous remercie. »

Gérald Oriol. Jr
Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées en Haïti (haitilibre.com)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *