Haïti-Élections : Toujours l’impasse
La commission bicamérale, installée le 18 février 2013 et chargée de designer les trois représentants du Législatif au Conseil électoral se trouve dans l’impasse et risque de périr dans l’œuf.
La commission, qui a obtenu un délai de dix jours francs, dont la date d’échéance est fixée pour ce mardi 26 février 2013, n’a toujours pas exécuté son mandat.
Une réunion entre les membres prévue hier 25 février n’a pas pu avoir lieu, selon le député de Léogane Danton Leger.
Face à cette situation, le député Danton Leger, croit qu’« un modus opérandi devrait être trouvé entre les deux branches, pour que la commission bicamérale puisse rester en vie. Dans le cas contraire il faudra écrire aux présidents des deux chambres pour obtenir une prolongation du délai ».
Il met l’accent sur la difficulté des membres à s’entendre une semaine après la mise sur pied de la commission. Mais Le député Leger reste optimiste.
« L’essentiel, ce n’est pas d’accuser un groupe au profit d’un autre, car tout le monde est coupable. Ce qui importe aujourd’hui c’est de voir sénateurs et députés réunis en vue de trouver un modus operandi, un modus vivandi, en vue de sauver le processus », martèle t-il.
Pour sa part le député Sadrac Dieudonné du groupe des Parlementaires pour le renforcement institutionnel (Pri), accuse le bloc majoritaire (Psp) au sein de la chambre des députés d’être une caisse de résonance du pouvoir exécutif.
Il avance que la cause de ce handicap au sein de la commission repose dans l’accord signé le 24 décembre, accord qui n’a pas été validé par les députés alors en vacances.
« On peut s’attendre à l’écroulement de cette commission comme un château de carte, parce qu’on ne peut rien construire dans le désordre. C’est une commission mort-née, parce qu’elle était construite sur du sable mouvant. Il n’y a plus de commission. Nous avons fait plusieurs appels à la raison, mais rien n’a été fait », indique t-il, appelant à des « décisions de sagesse ».
Par ailleurs, alors que le parlement piétine, le pouvoir judiciaire fait appel à l’exécutif pour résoudre les problèmes relatifs à ses membres au Conseil électoral.
Le patron du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), réputé proche du chef de l’Etat Michel Martelly, fait savoir que Salnave Exanus, Yves Benoit Jean Marie et Patrick Metellus n’entendent pas laisser leur poste au profit de Applyx Félix, Carole Floréal Duclervil et Léopold Berlanger, qui avaient été élu le 9 novembre 2012, dans l’objectif de résoudre la crise.
Le premier ministre Laurent Lamothe a récemment confirmé que les élections sénatoriales partielles et locales auront lieu avant la fin 2013. Seulement, outre l’Exécutif, parfaitement à l’aise dans le choix de ses membres, les deux autres pouvoirs semblent déchirés par de vieux démons. (alterpresse.org)