Haïti-Justice/Presse : De nouvelles auditions dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste Jean Dominique
L’ancienne sénatrice lavalas Mirlande Libérus est attendue à la chambre d’Instruction Criminelle de la Cour d’Appel de Port-au-Prince pour audition dans le cadre de l’enquête conduite par le Juge Yvickel D. Dabresil sur le double assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique et du gardien de radio Haïti Inter, Jean Claude Louissaint.
Depuis le renversement de Jean Bertrand Aristide le 29 février 2004, Mirlande Libérus s’est établie aux Etats-Unis d’Amérique.
Selon la lettre d’invitation, elle est conviée à se « présenter à la chambre d’instruction criminelle sise au Palais de justice de cette ville [Port-au-Prince], Bicentennaire, Blvd [Boulevard] Harry Truman, le vendredi que l’on comptera 6 février 2013 [sic] à 10 hrs du matin pour être entendue dans le cadre de ce dossier ».
Petit accroc dans cette lettre, 6 février 2013 est un mercredi. Me Mario Joseph, avocat de Libérus, rassure que sa cliente ne compte pas fuir la justice mais attend une date précise et la rectification de la confusion qu’il y a dans la lettre d’invitation.
L’assassinat a été perpétré le 3 avril 2000. Depuis, l’enquête piétine. Pas moins de 4 juges ont travaillé sur le dossier. Plusieurs se sont déportés pour des raisons liées à leur sécurité personnelle y compris des menaces de mort.
Selon un communiqué de Amnesty International à l’occasion du 12 ème anniversaire de l’assassinat le 3 avril 2012, « l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique et Jean-Claude Louissaint a été marquée par la violence, l’inertie, les menaces contre les juges instructeurs, les retards, et la perte des preuves et autres dossiers afférents à l’affaire lors du tremblement de terre de janvier 2010 ».
Le juge Yvickel Dabrésil est en charge du dossier depuis le 3 avril 2005, après que la Cour d’appel de Port-au-Prince eut jugé, en août 2003, qu’une commission d’enquête devrait compléter l’investigation en permettant d’identifier tous les assassins directs ainsi que les auteurs intellectuels.
« La famille de Jean Dominique a fait appel de la décision du juge [Bernard] St-Vil en avril 2003. Particulièrement, le rapport du juge ne faisait pas mention d’un certain nombre de suspects, y compris un influent sénateur haïtien qui avait fait l’objet d’un acte d’accusation par le juge Claudy Gassant en 2001 » souligne le communiqué de Amnesty.
En tout cas, le dossier semble prendre une tournure sérieuse en 2013. Des sources proches de la Cour d’appel mentionnent les noms des anciens présidents Jean-Bertrand Aristide et René Préval comme des citoyens qui seraient susceptibles d’être auditionnés dans le cadre de cette affaire.
Source: http://www.alterpresse.org