Haïti/Économie: Accélération progressive de la croissance mondiale en 2013…Toujours des inquiétudes pour l’économie haïtienne…

Dans un dernier rapport de mise à jour trimestrielle de ses « prévisions de l’économie mondiale », le Fonds monétaire international (FMI) ne cède pas à l’euphorie, mais il note qu’une accélération de la croissance mondiale est prévue en 2013, car les facteurs à l’origine de la faiblesse de l’activité mondiale devraient perdre de leur intensité.

L’institution ajoute que les mesures prises par les pouvoirs publics ont réduit les risques d’une crise grave dans la zone euro et aux Etats-Unis où nous avons des centaines de milliers d’Haïtiens qui supportent l’économie haïtienne à travers les envois de fonds.

Dans ses prévisions du mois d’octobre 2012, le ton du FMI était autrement alarmiste. La reprise a subi de nouveaux revers et l’incertitude pèse lourdement sur les prévisions, on écrit les experts du FMI, qui soulignaient que cette reprise se poursuivait, mais qu’elle avait faibli.

Sauf imprévu, la croissance de l’économie mondiale s’accélèrera donc progressivement en 2013, comme les statistiques en témoignent. Cette croissance a atteint 3,2 % en 2012 et elle monterait à 3,5 % en 2013, puis à 4,1 % en 2014.

Dans sa précédente prévision, le FMI tablait toutefois sur une hausse de 3,6 % en 2013.

Pour les Etats-Unis, les chiffres sont respectivement de 1,3 % en 2012, 1,4 % en 2013 et 2,2 % de croissance en 2014.

La zone euro resterait la seule région à connaître la récession, avec – 0,2 % en 2013, après – 0,4 % en 2012. Le FMI évoque un petit 1 % pour 2014.

La Chine demeure la championne du dynamisme avec 7,8 % de croissance en 2012, 8,2 % prévu en 2013 et 8,5 % en 2014, mais les autres grands pays émergents suivent le mouvement et notamment l’Inde  avec 4,5 % en 2012, 5,9 % en 2013 et 6,4 % en 2014 et le Brésil 1 % en 2012, 3,5 % en 2013 et 4 % en 2014. L’Afrique subsaharienne continue sur sa lancée (4,8 %, 5,8 % et 5,7 %).

Il y a deux semaines, la Banque mondiale a publié des prévisions qui montraient que les pays en développement demeurent les locomotives du monde. C’est cette même Banque du monde, dans son rapport ‘’Global Performance Investment Benchmarking’’ qui vient d’attribuer, par ailleurs, 15 sur 100 au Centre de Facilitation des Investissements (CFI) en Haïti pour ses performances déplorables en matière de traitement de dossiers d’investissements. Tandis que cette note est de 29 en moyenne pour les agences de promotion d’investissements des autres pays de la région latino-américaine et caribéenne.

Le FMI voit les évolutions sous un jour un peu plus prometteur et déclare : « Si les risques ne se matérialisent pas et si la situation financière continue de s’améliorer, la croissance mondiale pourrait être plus vigoureuse que prévu. »

Le FMI voit la croissance mondiale accélérer progressivement en 2013, ce qui n’est pas du tout le cas pour l’économie haïtienne car les perspectives de croissance pour 2013 commencent à être incertaines.

Nous allons entamer le deuxième mois du deuxième trimestre de l’année fiscale 2012-2013, rien ne montre jusqu’ici où l’économie haïtienne va tirer cette croissance de 6% fixée par les autorités. Les projets dans de grands secteurs porteurs, l’agriculture et la construction, ne sont pas encore en marche, donc ils n’auront pas le temps de supporter pleinement la croissance cette année, à pratiquement deux trimestres de la fin de l’exercice fiscale 2012-2013.   Ce mélange actuel de crise politique multiforme et de crise économique, où la consommation moyenne de l’Haïtien, des plus faible, n’augure rien de positif pour la croissance de l’économie haïtienne.  Ce taux de croissance pour 2013 risque d’être inférieur à celui de 2012.

Riphard Serent

Vision 2000