USA/Présidentielle : Obama prend l’avantage sur Romney dans la course à la Maison Blanche
Le président américain Barack Obama a marqué des points importants mardi soir dans son duel face au républicain Mitt Romney avec des victoires dans plusieurs Etats clés qui pourraient le propulser vers un deuxième mandat à la Maison Blanche.
Le destin de M. Obama, premier président noir des Etats-Unis, porté au pouvoir il y a quatre ans sur des slogans d’espoir » et de « changement », est dans la balance. Un seul démocrate, Bill Clinton, a enchaîné deux mandats pleins à la tête du pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
A 02H30 GMT et après la publication d’estimations dans 31 Etats et la capitale Washington, les deux candidats étaient à égalité parfaite, avec 154 grands électeurs chacun dans le « collège électoral », 270 étant le « Graal » à atteindre.
Mais Barack Obama a remporté plusieurs Etats âprement disputés dont le New Hampshire (nord-est), la Pennsylvanie (est), le Michigan (nord) et le Wisconsin (nord), selon les estimations des télévisions américaines, autant d’Etats que le républicain espérait enlever.
Une clameur a saisi le QG d’Obama à Chicago lorsque les télévisions ont donné au dirigeant démocrate la Pennsylvanie et ses 20 grands électeurs. A Boston, dans le QG de Romney, à l’inverse, l’ambiance était morose alors qu’un expert de Fox News expliquait implicitement, carte à l’appui, que Romney était mal parti.
La Floride (sud-est), la Virginie (est) et surtout l’Ohio (nord), trois Etats que M. Romney doit désormais impérativement gagner vu ses pertes ailleurs, restaient encore ouverts mardi soir, mais dans l’Ohio, M. Obama semble avoir pris un excellent départ.
M. Romney, 65 ans, a centré sa campagne sur la critique du bilan économique du président. M. Obama, 51 ans, s’est quant à lui posé en défenseur de la classe moyenne, toujours affectée par les suites de la crise de 2008.
En début de soirée, les deux candidats avaient empoché sans coup férir les fiefs de leurs partis respectifs: la plupart des Etats du nord-est pour le démocrate et le « Vieux Sud » (Géorgie, Alabama, Mississippi) pour le républicain.
Longues heures d’attente
Après un an et demi de campagne acharnée, des milliards de dollars dépensés, des dizaines de milliers de kilomètres parcourus et de mains serrées, des dizaines de millions d’Américains se sont déplacés pour départager les deux hommes. Certains ont parfois dû attendre de longues heures avant de glisser leur bulletin dans l’urne.
M. Obama, qui avait voté dès le 25 octobre, a tué le temps et évacué le stress en jouant un match de basket – qu’il a gagné d’environ 20 points – dans son fief de Chicago (Illinois, nord) avec des amis et des collaborateurs. Il s’était rendu dans la matinée dans une de ses permanences pour remercier des bénévoles.
Tout en confessant un certain « trac », le président a dit s’attendre à passer « une bonne soirée » et a adressé ses « félicitations » à son rival républicain pour sa « campagne dynamique ».
Mitt Romney a de son côté voté en compagnie de son épouse, Ann, dans son fief de Belmont au Massachusetts (nord-est). Il a poursuivi sa campagne jusqu’au bout, se rendant à Cleveland, dans l’Ohio, puis à Pittsburgh, en Pennsylvanie pour y rencontrer des bénévoles de sa campagne.
Lui aussi a laissé filtrer son optimisme. « Je viens juste de finir d’écrire mon discours de victoire, il fait environ 1.118 mots », a-t-il affirmé aux journalistes dans l’avion qui le ramenait à Boston où se tenait la soirée électorale.
Plusieurs millions d’Américains ont déjà voté par anticipation. Mardi, des dizaines de milliers d’autres postaient fièrement sur les réseaux sociaux des photos du petit autocollant « J’ai voté », que les électeurs arborent généralement au revers de leur veste les jours d’élection.
Armées de juristes sur le terrain
En cas d’élection serrée, le nom du vainqueur ne pourrait être connu que dans la nuit voire dans la journée de mercredi. Toutefois, l’arithmétique électorale est telle que si M. Obama l’emportait nettement dans l’Ohio, la Floride ou la Virginie, M. Romney se retrouverait dans une situation très difficile.
Un scénario cauchemardesque comme celui de 2000, quand un processus de recomptage contesté en Floride avait retardé d’un mois l’annonce du vainqueur, n’est pas non plus exclu par les deux équipes de campagne, qui ont dépêché des armées de juristes sur le terrain.
Quel que soit le vainqueur, ses promesses risquent de se heurter au puissant Congrès.
Les républicains étaient en passe de garder le contrôle de la Chambre des représentants, entièrement renouvelée mardi, selon les projections des télévisions, tandis qu’un tiers des membres du Sénat, où les alliés de M. Obama sont majoritaires, remettaient leur mandat en jeu. Les sondages prédisaient un statu quo, scénario aussi problématique pour M. Obama que pour M. Romney.
Mardi, les électeurs se prononçaient également sur plus de 170 référendums locaux.
En Californie, les électeurs doivent décider s’ils veulent, pour la première fois aux Etats-Unis, imposer l’étiquetage de produits OGM, tandis que le cannabis pourrait être légalisé, même à des fins récréatives, dans l’Oregon, le Colorado et l’Etat de Washington.
AFP