International/Sport: Diaby, ça change la vie
Il aura fallu quinze mois et seize rencontres internationales pour retrouver Abou Diaby, tant apprécié par ses différents entraîneurs, en tant que titulaire avec l’équipe de France. Ça valait vraiment le coup d’attendre car le joueur d’Arsenal, aligné dans un milieu à trois demi-défensifs (avec Mavuba dans l’axe et Cabaye décentré sur le côté gauche), a brillé, rayonné d’une surface à l’autre du terrain et permis aux Bleus, grâce à une réalisation pleine d’altruisme (20e), de prendre le meilleur départ possible dans ces éliminatoires du Mondial 2014. « C’était une bonne soirée, a souri le Gunner après la rencontre. Je suis très content d’avoir retrouvé les Bleus pour entamer les qualifications. L’an passé, ce n’était pas facile (seulement 161 minutes de jeu). J’ai beaucoup travaillé pour revenir alors j’espère que ce sera une année sans blessure ».
Leader technique au milieu de terrain, Diaby a été le parfait complément – et surtout supplément -d’un Jérémy Ménez absent des débats sur l’aile droite française. L’ex-Auxerrois avait parfaitement annoncé la couleur dans les colonnes du Parisien. « Je ne laisse rien au hasard, je suis plus mature et professionnel aussi. C’est une saison tellement importante que je travaille plus que jamais pour la réussir. J’ai 26 ans et j’ai conscience d’être à un tournant de ma carrière. C’est pour ça que c’était si important que je revienne cette saison« . Pour se reconstruire un physique digne du monde professionnel, meurtri par une multitude de blessures depuis 2006, Diaby s’était attaché, depuis le début de l’année civile, les services de Renaud Longuèvre, entraîneur national à l’INSEP et spécialiste des préparations physiques et musculaires. Vu l’apprêté de ses duels avec les milieux finlandais, et l’intensité mise durant tout le match, le travail de fond a payé.
Didier Deschamps : « Je n’avais pas besoin d’être rassuré sur son niveau«
Son but, marqué en plein temps fort pour les Bleus, et consécutif à un service en profondeur de Benzema aux 40 mètres plein axe, restera en tous cas comme le premier de l’ère Deschamps. Cette réalisation, la première de sa carrière sous le maillot bleu en 16 capes, a toute son importance car il permet à Didier Deschamps de débuter sa campagne de qualification avec un succès, porteur, qui demandera confirmation dès mardi prochain face à la Biélorussie. Il est le premier depuis Jacques Santini à ouvrir son aventure avec réussite (victoire 1-2 à Chypre en septembre 2002).
« Je n’avais pas besoin d’être rassuré sur le réel niveau de Diaby car je l’ai souvent vu jouer avec Arsenal, a dit Deschamps en conférence de presse. Au delà de ses multiples qualités, il demeure avant tout un milieu de terrain complet. Il sait défendre, donner de l’impact et également franchir une ligne et être décisif. Je préfère évidemment l’avoir à disposition ». Il ne faisait pas de doutes que l’ancien entraîneur de Marseille ferait appel aux services de l’ancien auxerrois, auteur d’un bon début de saison avec Arsenal, et qu’il considère comme un futur indispensable. Le fait de le voir aligné d’entrée au stade Olympique d’Helsinki relevait plus du pari audacieux car Diaby n’avait que trois matches (248 minutes) dans les pattes. Pari gagnant.
Diaby, en plus de rayonner sur le terrain, a affiché un certain recul par rapport à ses performances et une excellente analyse du jeu. « Quand Benzema décroche, c’est aux milieux de compenser, de prendre l’espace, décrypte-t-il. Sur l’action du but, on l’a bien fait. Mais dès fois ils nous ont mis en difficulté et malgré ce premier but, il fallait rester vigilant et ne pas se relâcher. On a bien tenu le score. On a affronté une très, très grosse équipe. Chacun prend ses responsabilités sur le terrain. Pour ma part, je sais qu’on compte sur moi et je fais en sorte de répondre aux attentes. Quand on gagne, on a toujours un gain de confiance. Il faut l’utiliser pour livrer les mêmes performances dans les matches à venir« .
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