Haïti/Amendement-Elections : Des voix qui s’élèvent contre la révision constitutionnelle se prononcent pour la tenue des joutes électorales
Le groupe des 9 sénateurs qui avaient boudé la séance de ratification de l’énoncé de politique générale du Premier ministre Laurent Lamothe est monté au créneau ce mardi contre la publication de l’amendement de la constitution du 29 mars 1987.
« Le processus était teinté d’irrégularités et de fraude. Le conseil constitutionnel qui devrait trancher n’existe pas. Donc, les amendements sont nuls et non avenus », a indiqué le groupe 9, se questionnant sur la légitimité de la version corrigée du document amendé.
Pour ces sénateurs, la publication de l’amendement constituerait l’ouverture d’une nouvelle avenue de crises dans le pays. Aussi, ils appellent à un sursaut national contre une telle démarche.
Le sénateur Francisco Delacruz, qui fait partie du groupe, a rappelé qu’une commission spéciale constituée par le président de la République a recommandé que l’amendement ne soit pas publié.
« La promulgation de cet amendement controversé va enfoncer le pays dans l’illégalité », a dit le premier sénateur du Centre, est de la capitale, qui dénonce des jeux d’intérêts et les pressions internationales dans ce dossier.
Le groupe 9 envisage de consulter des partis politiques et d’autres groupes organisés de la société civile en vue de rédiger une pétition exigeant la reprise de la révision constitutionnelle en cours.
Le groupe des 9 sénateurs protestataires a, dans la foulée, appelé ce mardi à la formation d’un ultime conseil électoral provisoire.
Celui-ci sera chargé d’organiser les prochaines sénatoriales, municipales et locales, ainsi que les élections indirectes devant aboutir à la mise en place du conseil électoral permanent.
« Ce dernier CEP provisoire doit être le résultat de concertations et des négociations entre l’Exécutif, les partis politiques et la société civile afin qu’il soit crédible et exempt de tout soupçon », ont indiqué les sénateurs Francky Exius et Andris Riché.