Haïti : Intensification des débats autour de la situation des enfants en domesticité
Une conférence de deux jours sur le problème des enfants en domesticité s’ouvre, ce 27 octobre 2009, à la capitale haïtienne dans l’objectif de porter les acteurs concernés à œuvrer à l’éradication de ce phénomène considéré comme une sorte d’esclavage moderne.
Il s’agit d’une initiative de la Fondation panaméricaine pour le développement (PADF), à travers le projet « Kore Dwa Moun » financé par l’Agence des Etats Unis pour le développement international (USAID).
Le ministère haitien des Affaires sociales participe, lui aussi, à l’organisation de cette « Conférence sur la problématique des enfants Restavèk: un dialogue pour l’action ».
A travers cette démarche, les organisateurs entendent favoriser la synergie des acteurs étatiques, des représentants de la société civile et des organismes internationaux, intéressées à la question des droits des enfants, dans la recherche de stratégie commune pour éradiquer la traite d’enfants à travers le système « restavèk » (domesticité).
Cette conférence rentre dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation contre le système « restavèk » initiée par le projet « Kore Dwa Moun » en partenariat avec la Fondation Maurice A. Sixto.
D’autres moyens de communication sont également élaborés en vue de sensibiliser la population sur la problématique des enfants en domesticité, selon les organisateurs.
L’adaptation en dessin animé de la célèbre satire sociale haïtienne « Ti Sentaniz », des supports audiovisuels (spots radio et télé), des billboards, des banderoles, des posters, des autocollants, sont, entre autres, initiatives prises par ces organismes dans le cadre de cette campagne.
Inspirés de l’œuvre originale du feu comédien haïtien Maurice A. Sixto, les dessins animés « Ti Sentaniz » ont réalisés par Jude Alix François qui a déjà produit « Ti Joël » diffusé sur la Télévision nationale d’Haïti (TNH).
« Ti Sentaniz » est une œuvre satirique à travers laquelle Maurice Sixto dénonce le phénomène de la domesticité des enfants haïtiens.
Des débats publics sont aussi organisés à un rythme régulier sur cette problématique entre autorités locales et représentants de la société civile, notamment à Saint Marc, Gonaïves, Cap-Haïtien, Port-au-Prince et Petit-Goâve.
En 2009, le nombre d’enfants « restavèk » est estimé à plus de 400 mille contre 300 mille en 1998, selon les statistiques officielles.