Haïti : René Préval prend la défense des troupes onusiennes

Le président René Préval a pris, le 17 octobre 2009, la défense de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) en qualifiant d’irresponsables les secteurs qui exigent le départ du pays des troupes onusiennes.

Le chef de l’Etat haïtien, qui intervenait à Marchand, lors de la commémoration du 2003e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, affirme haut et fort que la MINUSTAH restera dans le pays aussi longtemps que la force de police haïtienne ne sera pas en mesure d’assurer la sécurité de la population.

René Préval, qui reconnait que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, estime que la Police nationale d’Haïti (PNH) n’est pas assez structurée pour maintenir ce climat de sécurité.

Le président haïtien qualifie d’irresponsables tous ceux-là qui réclament le départ immédiat des troupes onusiennes tout en déplorant, toutefois, le fait que le pays commémore l’anniversaire de la mort de l’empereur Jacques 1er avec la présence de soldats étrangers sur son sol.

René Préval dit avoir laissé une stabilité politique dans le pays aux termes de son premier mandat présidentiel (1996-2001).

Les évènements ayant conduit à la chute du régime Lavalas de Jean Bertrand Aristide, le 29 février 2004, avaient permis au redéploiement des troupes étrangères sous le couvert de la MINUSTAH, signale le chef de l’Etat qui a centré son discours du 17 octobre sur la stabilité.

Ce discours est qualifié de contradictoire par le sénateur Youri Latortue qui estime que le président René Préval n’a jamais raté l’occasion de faire l’éloge de la MINUSTAH sans annoncer un plan de retrait.

Le chef de l’Etat, selon Youri Latortue, avait pourtant souhaité le retrait des troupes onusiennes avant la fin de son mandat.

Le parlementaire exhorte le président Préval à penser à la mise sur pied de la nouvelle force de sécurité publique soulignant que plus d’un millier de militaires démobilisés prêtent leurs services, pour l’instant, à la police nationale.

Divers secteurs ont toujours élevé la voix pour réclamer le départ des troupes de l’ONU. Une commission internationale, réunissant des syndicalistes et mouvements sociaux de plusieurs pays, a même été constituée pour enquêter sur les exactions commises par des casques bleus en Haïti.