Haïti/Scandale narcodollars : Implication présumée d’un fonctionnaire onusien
La MINUSTAH disposée à coopérer avec la justice haitienne
Le chef civil de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), Hédi Annabi, se déclare disposé à solliciter la levée de l’immunité d’un fonctionnaire onusien soupçonné d’implication dans un scandale narco-financier à Port-de-Paix (Nord-ouest), une des principales villes haïtiennes.
Plusieurs milliers de dollars appartenant au trafiquant de drogue Alain Désir ont été pillés dans la localité de Lavaud à Port-de-Paix lors d’une perquisition effectuée, le novembre 2008, à la résidence de ce narcotrafiquant détenu en Floride (Etats-Unis).
Le juge Vinx Etienne, en charge de ce dossier, a rendu son ordonnance le week-end dernier. Le nom de Samson Mangle, un employé de la MINUSTAH, a été cité dans cette ordonnance.
Une vingtaine de personnes, inculpées dans le cadre de cette enquête, seront jugées devant le tribunal criminel, sans assistance de jury, pour crime de forfaiture, délits de fonctionnaires publics et blanchiment des avoirs.
Le diplomate tunisien de la MINUSTAH, qui dit n’avoir pas encore pris connaissance de l’ordonnance du juge d’instruction, affirme qu’il peut toujours essayer de mettre Samson Mangle à la disposition de la justice haïtienne s’il est approché en ce sens.
« S’il y a des questions qui sont posées dans l’ordonnance, nous sommes disposées à les examiner et au cas où il y a suspicion d’activités illégales, nous avons la possibilité de demander la levée de l’immunité de la personne concernée », rassure M. Annabi.
Le patron de la MINUSTAH précise toutefois que l’immunité de l’accusé ne peut être levée que par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.
En novembre 2007, les Nations Unies avaient rapatrié 108 casques bleus sri lankais fautifs, suite à un rapport d’enquête des services de contrôle internes de l’Onu démontrant leur implication dans des cas d’abus sexuels sur des mineures haïtiennes.