Haïti/Elections: Des dirigeants de partis montés au créneau contre un Conseil électoral "discrédité"

Des partis politiques haïtiens appellent à la révocation de tous les membres de l’actuel Conseil électoral provisoire (CEP) présidé par le conseiller Frantz-Gérard S. Verret.

Dans une déclaration à la presse, ce 8 octobre 2009, les dirigeants de ces partis exigent du président René Préval le « renvoi de tous les membres de l’actuel CEP et poursuites judiciaires » contre ces derniers. Selon eux, ce CEP n’est pas crédible.

L’ancien sénateur Déjean Bélizaire, qui a lu ce « Mémoire des partis politiques », encourage la mise en place d’une « commission d’enquête indépendante sur les scandales et dénonciations publiques de la fraude électorale faites par le vice-président Rodol Pierre et également sur la gestion des fonds et des biens de l’Etat mis à la disposition de ces responsables concernés ».

Les personnes fautives devont être traduites devant la justice pour répondre de leurs actes, selon Déjean Bélizaire qui en a profité pour dénoncer « l’hostilité du président Préval et du premier ministre Michèle Duvivier Pierre-Louis à l’endroit des partis politiques ».

«Ce serait une démarche normale. Partout, on entend des gens qui réclament le départ du CEP», reconnait la Conseillère électorale Ginette Chérubin.

«Il serait très mal vu si le président [René Préval déciderait de conserver les membres de l’actuel CEP»,a poursuivi la représentante du secteur des femmes au CEP.

Pour remplacer l’équipe dirigée par Frantz-Gérard Verret, ces dirigeants politiques proposent la formation d’un nouveau conseil électoral de consensus avec la collaboration et la participation des partis politiques signataires de cette déclaration de « Mémoire ».

Ginette Chérubin n’est pas opposée à l’idée de former un nouveau CEP de consensus. L’important serait de consulter les secteurs qui avaient désigné des représentants lors de la formation de l’actuelle institution électorale, a-t-elle estimé.

Le « réaménagement du cadre juridique » est aussi exigé par ces responsables issus du Conseil national des partis politiques haïtiens, de la Convention des partis politiques haïtiens et des Partis politiques indépendants.

Ils plaident également en faveur de la « révision de la mécanique électorale à tous les échelons, sous le contrôle et la supervision des Haïtiens eux-mêmes ».

Dans une correspondance au président René Préval, la convention des partis politiques haïtiens dit retirer sa confiance à Fritz Rosemé qu’elle avait désigné lors de la formation de l’actuel CEP.

M. Rosemé ne pourra plus faire partie du nouveau CEP à construire, peut-on lire dans cette lettre datée du 7 octobre 2009.

Par ailleurs, les partis politiques signataires de ce « Mémoire » recommandent au chef de l’Etat haïtien de respecter ses attributions constitutionnelles, en instituant le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), notamment.

Ils invitent le président René Préval à respecter le principe de la séparation des trois pouvoirs et de faire en sorte pour doter le pays d’un Conseil électoral permanent. [dol/rv2000]

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