Haïti/ FNE-Corruption : Un dossier épineux pour Michel Martelly
Le propriétaire de la compagnie de téléphonie mobile Digicel Denis O’Brien réclame un audit du fonds national de l’éducation. Des rumeurs font état d’un trou de 26 millions de dollars, indique monsieur O’ Brien qui entend faire du dossier une affaire personnelle.
Est-ce le début d’une véritable tourmente pour le président Michel Martelly ?
En ce début d’année, quatre grands dossiers pour le moins épineux attendent le chef de l’Etat. Il s’agit de l’affaire Bélizaire, l’amendement constitutionnel, la question de sa double nationalité présumée et surtout les nouvelles révélations du propriétaire directeur général de la Digicel à propos du Fonds National de l’Education. En effet des rumeurs font état d’un trou de 26 millions de dollars, indique Denis O’brien exigeant un audit.
« J’ai abordé la question avec le président Martelly, il y aura un audit. J’en ferai une affaire personnelle », martèle le PDG de la Digicel indiquant que l’audit se fera d’une manière ou d’une autre.
Dans cette interview à New York Times, publiée le 6 janvier dernier, Denis O’Brien a également rappelé avoir soutenu le programme de la scolarisation gratuite du chef de l’Etat en dépit de l’opposition des instances dirigeantes de la compagnie de téléphonie mobile.
Le Président Directeur Directeur Général de la Digicel (Haïti) Marteen Boute, pour sa part, est très critique vis-à-vis du secteur privé haïtien dans un entretien au magazine Le Monde. Un secteur privé qui, dit-il, n’a lancé aucun chantier dont les haïtiens puissent être fiers depuis le séisme de 2010. En Haïti, souligne-t-il, « la communauté d’Affaires est conduite par une oligarchie ».
Il précise que les prix sont 25% plus chers que dans le reste de la Caraïbe. Le PDG de la Digicel explique avoir lancé un « immense coup dans cette fourmilière léthargique ». Les responsables de la compagnie, révèle Marteen Boute, étaient confrontés à bien des problèmes qu’ils ont réussi à surmonter : l’insécurité endémique, les menaces de kidnapping, le manque d’infrastructures et d’électricité.
Toujours dans cette interview Magasine Le Monde, Marteen Boute se réjouit du fait que les dirigeants de la compagnie ont eu la chance d’avoir les reins assez solides pour éviter les barons politiques que les entrepreneurs haïtiens ont cherché à leur enfiler. Les grandes familles haïtiennes sont milliardaires en gourdes, la monnaie nationale, nous sommes milliardaires en dollars, vante Marteen Boute.
Donc, Ils ne pouvaient pas lutter, a martelé le PDG de la Digicel dans cette entrevue au magazine Le Monde du 6 janvier.
Les dénonciations et accusations contre Michel Martelly se multiplient. Pourra-t-il s’en sortir facilement? Attendons voir. En tout cas, ce qui est certain, selon plus d’un, c’est que le chef de l’Etat ne sera pas de tout repos cette année.