Haïti/Droits humains : Le départ de Sonia pierre, une grande perte pour les dominicains d’ascendance haïtienne

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Par Succès Estinvil et Enock Arismat

Le départ de Sonia pierre, une grande perte pour les dominicains d’ascendance haïtienne. Elle a grandement aidé à faire avancer leurs causes, indiquent la  Responsable du GARR, Collette Lespinasse et  l’ancien ambassadeur d’Haïti en république dominicaine,  Guy Lamothe. Ils espèrent que les membres du mouvement des femmes dominico-haïtiennes, organisation qu’elle a fondée en 1981, assureront la relève.

Sonia Pierre est morte, c’est une figure emblématique de la lutte pour le respect des droits des ressortissants d’ascendance haïtienne à Saint-Domingue qui est partie. L’apport de la militante des droits humains dans ce combat est inestimable. Elle  qui a su exposer à face du monde les discriminations et mauvais traitements, infligés aux haïtiens vivant en république dominicaine, explique Collette Lespinasse, coordonatrice du groupe d’appui des rapatriés et réfugiés.

A l’annonce de la mort de la fondatrice du Mouvement des Femmes Dominico-haïtiennes, les spéculations à propos des causes de sa disparition ne cessent de pleuvoir. Un décès jugé suspect par Certains. Ils se basent sur les multiples menaces dont Sonia Pierre a été l’objet pour ses différentes prises de position dont celle contre la récente décision de la cour suprême dominicaine de déchoir de leur nationalité de nombreux enfants d’origine haïtienne.  Un terrain sur lequel Guy Lamothe, ancien ambassadeur d’Haïti en république dominicaine, ne veut pas s’aventurer.

Se basant sur les efforts réalisés par les deux Etats en vue d’améliorer leurs relations, l’ambassadeur Lamothe croit que le gouvernement dominicain ne s’arrangerait nullement à planifier l’assassinat de la responsable du MUDHA.

Alors qu’il est en route pour le Mexique, le ministre dominicain des Affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso a salué le courage de la disparue. Une déclaration qui prouve à quel point  les autorités dominicaines veulent que les choses avancent, a déclaré Guy Lamothe.

Sonia Pierre est partie. Qui va assurer la relève ?  La défenseure des droits humains est certes unique, mais des membres de l’organisation qu’elle a fondée devraient être en mesure de poursuivre le combat, estime Collette Lespinasse du GARR.

Née en 1963, dans un bateye dominicain, Sonia Pierre est morte dimanche d’un arrêt cardiaque à l’hôpital  « seguro social nuestra señora de la altagracia ». Elle a fait la prison à l’âge de 13 ans pour avoir osé organiser une manifestation de 5 jours en vue d’exiger de meilleures conditions de travail pour les haïtiens dans les bateyes. Elle faisait partie, en 2010, des dix femmes récompensées à travers le monde pour leur courage et leur leadership exceptionnel.  C’est ainsi que le 1er mars le gouvernement américain lui a décerné le prix Robert F. Kennedy des droits de l’homme.

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