Une force opérationnelle « Task Force » frappe un foyer de gang au bas de Delmas
Plusieurs bandits ont été tués dans une opération, enclenchée, depuis le samedi 1er mars 2025, par diverses unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (Pnh) au bas de Delmas dans le fief du chef de gang Jimmy Chérizier alias Barbecue, porte-parole de la coalition criminelle des gangs armés Viv Ansanm, annonce le gouvernement de la transition, dans une note publiée le même jour sur les réseaux sociaux et consultée par AlterPresse.
« Nous ne perdrons pas la foi », s’est réjoui le premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. qui a rappelé combien une force opérationnelle « Task Force », récemment créée par son bureau et le Conseil présidentiel de transition (Cpt), est en pleine opération au bas de Delmas, dans le fief de Jimmy Chérizier.
La Pnh passe à l’offensive contre les gangs armés, souligne le bureau du premier ministre, qui parle d’une opération d’envergure au bas de Delmas.
« Les forces de sécurité sont mobilisées. La permanence est décrétée. L’État ne cédera pas face à la terreur. Peuple haïtien, gardez espoir : le gouvernement se tient à vos côtés dans ces moments difficiles. La victoire contre les gangs est en marche. Haïti reprendra son destin en main », déclare-t-il.
Une vidéo, circulant sur les réseaux sociaux dans la soirée du samedi 1er mars 2025, montre le chef de gang Jimmy Chérizier minimiser l’opération de la Pnh, jurant de donner une réponse proportionnelle à l’attaque menée dans son fief criminel.
L’institution policière annonce la poursuite, sur plusieurs fronts, sous la direction du commandant en chef de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Rameau Normil, d’une série d’opérations dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en particulier au bas de Delmas, dans le but de contrecarrer les manœuvres des gangs criminels.
Elle précise avoir renforcé sa présence dans les quartiers de Bel Air, de Fort National (centre-ville), la commune de Delmas, Croix-des-Bouquets et Tabarre (nord-est), afin de faire face aux gangs criminels.
Elle informe aussi avoir mobilisé une équipe d’assainissement, pour nettoyer les rues et permettre à la population de vaquer à ses activités.
Le vendredi 28 février 2025, le coordonnateur des actions au Conseil présidentiel de transition (Cpt), Leslie Voltaire, a présidé un Conseil des ministres à la Villa d’Accueil (Musseau, Pétionville), siège des autorités de la transition.
Le Cpt et le gouvernement ont discuté de plusieurs points importants, dans l’objectif de résoudre la crise securitaire dans le pays et d’améliorer les conditions de vie de la population.
Le samedi 1er mars 2025, une mobilisation citoyenne a eu lieu dans les rues de la capitale, Port-au-Prince, notamment à Delmas, pour dénoncer l’escalade de violences des gangs armés, qui ne cessent point de tuer, kidnapper et violer des personnes ainsi que de piller et d’incendier de nombreuses maisons.
Violences extrêmes des gangs armés
Des agences de l’Organisation des Nations unies (Onu), d’organisations non gouvernementales (Ong), nationales et internationales, ainsi que des bailleurs de fonds ont condamné une vague de « brutalité extrême » en Haïti, dans une récente déclaration.
Ces violences ont causé la mort de nombreuses personnes, incluant des enfants, ainsi que le déplacement, depuis la fin du mois de janvier 2025, de plus de 6 mille autres, dont 2 mille dans les municipalités de Delmas, Port-au-Prince et Pétionville, ainsi que de plus de 4,100 autres personnes à Kenscoff (est de la capitale, Port-au-Prince), déplorent ces agences et organisations onusiennes.
Tout en faisant état de familles entières, brutalement anéanties à leurs domiciles, et d’autres personnes, y compris des enfants, abattues pendant qu’elles tentaient de s’échapper, elles déclarent être profondément alarmées et consternées par l’intensité « inacceptable et inhumaine » des violences, qui s’abattent sur Haïti,
Plusieurs maisons y ont été également incendiées.
Des quartiers, comme Fort National et Delmas 19, ont également subi des assauts violents de gangs armés, ces derniers jours.
Des membres de gangs armés se sont installés dans plusieurs zones à Delmas 30 et Delmas 19, près de la route de l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince, suite à des attaques orchestrées, depuis plusieurs jours, dans ces zones, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.
Le mercredi 26 février 2025, ces bandits armés ont incendié des voitures et tiré plusieurs coups de feu à Delmas 30 et 19, contraignant beaucoup de familles à fuir leurs maisons.
Plusieurs véhicules ont été à nouveau incendiés, durant la nuit du jeudi au vendredi 28 février 2025, dans la zone de Delmas 19, selon des informations disponibles.
La Police nationale d’Haïti (Pnh) peine encore à repousser ces bandits, en provenance de bas Delmas et de Simon Pelé, qui tentent de contrôler toute la zone de Delmas 19, afin de progresser vers plusieurs autres quartiers environnants.
Plusieurs routes sont barricadées à Delmas 19 par les malfrats, pour empêcher toute intervention de la Pnh.
Plusieurs résidentes et résidents à Delmas 19 continuent de réclamer des autorités une intervention urgente pour garantir leur sécurité dans la zone.
Un inspecteur général de police blessé lors d’une opération au Champ de Mars
Par ailleurs, le responsable de la sécurité du palais national, l’inspecteur général de police, Vladimir Paraison, a été blessé à la jambe, le jeudi 27 février 2025, lors d’une opération menée, au Champ de mars, à Port-au-Prince, par les unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti.
Tout en réaffirmant son engagement à restaurer la paix et la sécurité dans le pays, le Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) a exprimé sa solidarité à l’inspecteur général Vladimir Paraison, .
« La sécurité du pays demeure une priorité absolue, Le gouvernement poursuivra ses efforts pour doter nos forces de l’ordre de ressources et du soutien nécessaires, afin de mener à bien leur mission avec efficacité et dignité », a-t-il tenté de rassurer.
Pour leur part, le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement ont aussi exprimé, dans des notes séparées, leur solidarité au coordonnateur de la sécurité présidentielle, renouvelant leur engagement à mettre à disposition, au profit de toutes les forces nationales de sécurité, les moyens nécessaires pour continuer à lutter, aux côtés de la population, contre la criminalité sur tout le territoire d’Haïti.
Source: APR