Agents de la BSAP, des volontaires protégeant les citoyens
Les deux agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP), tués lors d’une attaque de gang à Kenscoff le week-end écoulé, ne percevaient aucun salaire, affirme le directeur de l’Agence nationale des Aires Protégées (ANAP), instance de tutelle de la BSAP.
Le colonel Jean François Thomas précise qu’à l’instar des autres gardes forestiers, les agents de la BSAP à Kenscoff sont des volontaires engagés dans la lutte contre les gangs. Aux côtés des policiers et des militaires, ils sont déployés sur plusieurs sites et dans les communes ayant subi l’assaut des bandits.
Le directeur de l’ANAP qualifie d’admirable cet engagement citoyen, soulignant que ces agents forestiers sont devenus des soldats parce que le pays est en guerre. Il souhaite que les autorités se penchent sur le cas des 3 000 agents de la BSAP afin de leur accorder une rémunération. « Il faut prendre en compte leur dévouement », insiste-t-il.
Dans cette optique, le directeur de l’ANAP s’efforce de convaincre les autorités étatiques tout en recherchant un cadre de fonctionnement légal pour ces volontaires. Ces derniers mois, des séances de travail ont été menées avec les membres du haut état-major des Forces armées d’Haïti en ce sens.
Les agents de la BSAP à Kenscoff étaient impliqués depuis plusieurs mois dans la défense de la commune. Ils étaient notamment positionnés sur le site stratégique de la Téléco, non loin d’une aire protégée.
Le colonel Thomas annonce l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur la mort des deux agents, mais estime que les éléments fondamentaux sont déjà connus : ils ont perdu la vie en tentant de se désengager. « C’était la seule option », explique-t-il, car ils n’avaient plus de munitions après plusieurs heures de résistance.
Redoutée en raison de la posture politicienne de son ancien directeur général, l’ANAP – et plus particulièrement la BSAP – traverse actuellement une phase de restructuration, avec un inventaire des ressources humaines et matérielles en cours.
Soure: Radio Métropole Haïti