Installation du nouveau directeur général de l’OPC, Jude Jean Pierre
Nommé par arrêté présidentiel, publié au journal officiel Le Moniteur en date du 22 janvier 2025, Jude Jean Pierre a été installé ce mardi à son nouveau poste de directeur général de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC). La cérémonie s’est déroulée au bureau de médiation et de vulgarisation juridique, à Delmas, en présence, entre autres de ses proches ainsi que des cadres de l’institution dont le protecteur adjoint Me Amoce Auguste.
C’est le protecteur Jean Wilner Morin, dont il était jusqu’avant sa nomination le chef de cabinet, qui a procédé à son installation. Il lui demande d’impacter le citoyen qui, dit-il, doit se sentir protégé. Redynamiser l’institution sur l’ensemble du territoire, c’est aussi la mission confiée à Mr Jean Pierre qui avait déjà travaillé, pendant plus de 10 ans, à l’OPC.
Le pays vit une situation difficile et l’OPC est attendu à chaque station où le droit du citoyen est violé, dit Jean Wilner Morin, évoquant la défaillance des structures carcérales, la reconduction régulière de centaines de citoyens à la frontière par les autorités dominicaines, souvent en violation de leurs droits, ainsi que les menaces de déportation visant des haïtiens qui vivent aux Etats-Unis, ce qui fait craindre une aggravation de la situation, dit-il.
Jude Jean Pierre, que le protecteur décrit comme un homme d’écoute, de rigueur, intègre et intelligent, sait très bien qu’il doit donner des résultats. Le protecteur lui rappelle que les bonnes qualités ainsi que les gros diplômes ne valent rien si, face à l’adversité, on est incapable d’innover, lui rappelle-t-il.
Il lui demande d’être un bon gestionnaire, d’écouter, d’identifier, d’anticiper, d’évaluer, de moduler mais surtout d’impacter.
L’OPC est une structure de vigile, d’écoute et d’accompagnement, lui rappelle Me Morin lui demandant d’impulser sa vision d’une administration saine, sans corruption, efficace et efficiente.
Me Morin a salué le protecteur adjoint, Me Amoce Auguste, un fin technicien, un collaborateur loyal, un pédagogue patient et modeste mais aussi un homme de parole, dit-il.
Conscient de l’ampleur de la tâche qui l’attend, Jude Jean Pierre promet d’utiliser sa longue expérience à l’OPC et dans d’autres institutions, dans son nouveau rôle de directeur général. Il promet d’œuvrer au renforcement de l’OPC aussi bien dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince que dans les villes où l’institution est présente.
Il entend aussi renforcer les mécanismes de réception des plaintes en mobilisant les ressources disponibles pour assurer, de manière efficace, la protection des citoyens face aux abus et aux violations de leurs droits, car dit-il, les droits de tous les citoyens doivent être protégés.
Des dispositions seront adoptées, ajoute-t-il, pour publier, en temps réel, les rapports d’enquête, les rapports annuels d’activités ainsi que les rapports thématiques. Il affirme aussi qu’il va travailler au renforcement des canaux de communication avec les organisations de la société civile, en particulier, celles évoluant dans le domaine des droits humains.
Jude Jean Pierre annonce aussi qu’il va œuvrer au renforcement des relations entre l’OPC et les autres institutions étatiques, et précise que la lutte contre l’impunité passe par la mise en œuvre de structures rigoureuses de documentation des cas de violation des droits humains et la poursuite de leurs auteurs par-devant les autorités judiciaires compétentes.
Les instances concernées se montrent incapables de garantir l’accès à la justice et à la réparation des victimes de violation des droits humains, déplore-t-il. Il évoque également la dégradation des droits humains ces dernières années et plus de 5000 personnes tuées par la violence des gangs en 2024 et la situation de plus d’un million de personnes contraintes de quitter leurs maisons pour aller vivre dans des camps de déplacés.
DO/HPN
