Plus de 23 mille rapatriés, plus de 7,900 refoulés et plus de 29 mille retournés volontairement en Haïti en novembre 2023, selon le Garr
Plus de 60,700 migrantes et migrants haïtiens, en provenance de la République Dominicaine, ont été rapatriés et refoulés, ou sont retournés volontairement en Haïti, au cours du mois de novembre 2023, indique la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), dans un rapport mensuel transmis à l’agence en ligne AlterPresse.
Parmi les 60,726 personnes retournées en Haïti, on compte 31,560 hommes, 18,577 femmes, 5,802 garçons et 4,787 filles, fait savoir la plateforme Garr, signalant qu’il y a eu plus de retours spontanés que de rapatriés.
Au total, 23,147 migrantes et migrants ont été rapatriés, dont 13,126 dans des points officiels, tels que Anse-a-Pitres/Pedernales (Sud-Est), Belladère (Plateau central) /Comendador (chef-lieu de la province d’Elías Piña), Malpasse/Malpaso (département de l’Ouest) et Ouanaminthe/Dajabón (Nord-Est) et 10,041 dans des points non officiels, comme Lascahobas, Savanette, Thomassique (dans le département du Plateau central).
Au total, 29,655 ressortissantes et ressortissants sont retournés spontanément, dont 12,684 dans les points officiels et 16,971 dans les points non officiels.
7,924 Haïtiennes et Haïtiens sont refoulés, dont 2,176 personnes dans des points officiels et 5,748 dans des points non officiels.
La plateforme Garr dénombre aussi 1,408 femmes enceintes, dont 446 rapatriées, 292 refoulées et 670 retournées spontanément.
Il y a eu 3,419 mineurs non accompagnés, dont 1,441 rapatriés, 673 enfants refoulés et 1,305 retours spontanés.
« La situation migratoire des ressortissantes et ressortissants haïtiens reste une préoccupation majeure. Elles et ils sont nombreuses/nombreux à continuer de risquer leurs vies dans des voyages irréguliers, dans l’espoir d’atteindre d’autres pays, tels que les États-Unis d’Amérique », regrette la plateforme Garr.
Un nombre colossal se retrouve coincé à la frontière mexicaine, dans des conditions de vie précaires, sans emploi, sans logement et sans protection.
Poursuite des voyages clandestins par des réseaux de trafiquants
La plateforme Garr dénonce également les organisateurs de ces voyages clandestins, qui alimentent les réseaux de trafic, exploitent la vulnérabilité de ces migrantes et migrants pour des gains financiers.
« Le tableau est encore plus sombre en République Dominicaine, où les tensions diplomatiques font multiplier les violations de droits envers les migrantes et migrants haïtiens ».
Cette situation s’explique par l’augmentation effrénée des arrestations nocturnes, des vols de biens et des expulsions à la frontière, sans considération pour leur statut migratoire, analyse la plateforme Garr.
« Femmes enceintes et allaitantes, enfants, personnes âgées et à mobilité réduite, nul n’échappe à ces mauvais traitements (en République Dominicaine) »
Même s’ils y sont en situation régulière, certains migrant-e-s haïtiens préfèrent retourner dans leur pays plutôt que de demeurer en République Dominicaine, signale la plateforme Garr.
Les tensions entre Haïti et la République Dominicaine, notamment celles liés à la construction d’un canal sur la rivière massacre à Ouanaminthe (Nord-Est) ayant entraine une fermeture partielle de la frontière, depuis le vendredi 15 septembre 2023, y sont pour beaucoup.
Dans un rapport mensuel pour le mois d’octobre 2023, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés a recensé 25,708 cas de rapatriement de migrantes et migrants haïtiens de la République Dominicaine, 39,128 retours spontanés et 7,675 cas de refoulements, soit un total de 72,511 migrantes et migrants haïtiens en provenance de la République Dominicaine.
De janvier à novembre 2023, 224,614 migrantes et migrants ont été rapatriés, 51,496 refoulés et 216,300 sont retournés volontairement en Haïti, soit un total de 492,140 migrantes et migrants, qui vivaient en République Dominicaine, rapporte la plateforme Garr.
Source: APR
