La Pohdh accuse le pouvoir de facto en place dans l’intensification des violences armées en Haïti

Les gangs armés, qui sèment la terreur dans plusieurs endroits de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs villes en province, bénéficieraient de la complicité des autorités de facto au pouvoir, dénonce la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Il n’existe aucune volonté réelle du haut commandement de la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour protéger la vie des citoyennes et citoyens haïtiens contre la violence généralisée, s’insurge la Pohdh.

La violence armée en Haïti serait utilisée comme une stratégie par le pouvoir de facto, pour casser les mouvements de revendications populaires et empêcher que lumière soit faite sur les actes de corruption et d’impunité dans le pays, considère le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Pierrevilus.

« La violence s’inscrit dans un agenda politique, qui vise à maintenir la violence, la corruption, l’impunité ».

Le regroupement d’organismes de défense des droits humains se dit très préoccupé face à l’intensification des actes de violence dans le pays, particulièrement dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, depuis le mois d’août 2023.

Ces actes de violence, qui ont pris une autre tournure, ont entrainé beaucoup de cas de violation des droits humains dans plusieurs zones, comme Mariani au sud de Port-au-Prince) et Cité Soleil municipalité au nord), où la population terrorisée n’arrive pas à circuler et à entreprendre ses activités, déplore la Pohdh.

Les actes de violences et de criminalité, perpétrés depuis le mercredi 1er novembre 2023, par des gangs armés dans le quartier de Mariani et ses environs (dans la municipalité de Carrefour, à environ 13 km au sud de la capitale), ont contraint 507 ménages, comprenant 2,487 personnes, à laisser leurs résidences, selon un bulletin de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim).

Le mercredi 15 novembre 2023, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a pu faire évacuer 19 bébés et plusieurs femmes enceintes, qui s’étaient retrouvés bloqués à l’hôpital Fontaine à Duvivier, dans la commune de Cité Soleil, à cause des violences des gangs armés, qui se poursuivaient après la mort, le dimanche 12 novembre 2023, du chef du gang armé du quartier Belekou, Iscar Andrice.

Environ 248 ménages, constitués de plus de 1,000 personnes, ont été contraintes de laisser les quartiers de la commune de Cité Soleil, a indiqué l’Oim, dans un bulletin rendu public le vendredi 17 novembre 2023.

En un mois, soit du jeudi 12 octobre au vendredi 10 novembre 2023, 146 mille 584 personnes déplacées ont été enregistrées dans le département de l’Ouest, incluant la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en raison de l’intensification des actes de violences et de criminalité, fait savoir l’Oim, dans un autre bulletin rendu public le lundi 20 novembre 2023.

Les droits des Haïtiennes et Haïtiens et leur dignité sont bafoués en Haïti, qui est livrée aux bandits armés, dénonce la Pohdh, qui encourage les citoyennes et citoyens à porter plainte contre les autorités de l’État totalement inactives face aux violences armées contre la population.

Tout en soulignant la nécessité de s’organiser et de mettre en place une résistance contre les violences des gangs armés, la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains plaide également pour une collaboration entre la police et la population, de manière à lutter contre le fléau de la criminalité.

 

 

 

 

Source: APR

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